GM nationalisé, la fin d'une époque

Barack Obama se voulait le président de la rupture. Avec le dépôt de bilan, hier matin, de General Motors, numéro un mondial de l'industrie automobile jusqu'à l'an dernier, il signe aussi la fin d'une époque. Voire du rêve américain, incarné par le « home sweet home » et surtout, le droit quasi divin de posséder une voiture. Si les Américains étaient préparés au choc de cette faillite ? le géant agonise depuis plusieurs mois ?, le traumatisme n'en est pas moins sévère. Car c'est aussi un autre symbole qui s'écroule, celui d'ouvriers syndiqués et bien payés, qui pouvaient, grâce à un emploi dans l'industrie, passer dans la classe moyenne. Le président Obama avait donc décidé de prendre la parole hier, dans la foulée de cette débâcle annoncée, surtout pour dire l'espoir qu'elle pourrait susciter. En prenant en exemple Chrysler, prête à sortir de la faillite, un mois seulement après y être entrée. Obama s'est donc exprimé en tant que président de tous les Américains, y compris des quelque 100.000 salariés de GM et des 6.000 concessionnaires, mais également en tant que représentant de l'actionnaire majoritaire de la société.se réinventerDe fait, alors qu'en se plaçant sous la protection de la loi sur les faillites, GM faisait état d'une dette deux fois plus élevée que le montant de ses actifs, l'État fédéral est venu, une fois de plus, à son secours. Il injectera plus de 30 milliards de dollars dans la société et contrôlera ainsi 60 % de son capital. L'État canadien et la province de l'Ontario ? cette dernière abritant de nombreuses usines GM ? apporteront, de leur côté, 9,5 milliards de dollars, leur donnant droit à 12 % du capital. Les syndicats, chargés de gérer les aspects santé et retraite, recevront quant à eux 17,5 % de la société, et enfin, 10 % ou un peu plus reviendront aux détenteurs d'obligations non garanties, puisque 54 % d'entre eux avaient accepté une offre gouvernementale dans ce sens dimanche. Mais si, malgré la faillite, GM continue de fonctionner demain, il devra se réinventer ? ce qu'il essaie vainement de faire depuis vingt ans?
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