L'Éducation nationale poursuit les réductions d'effectifs

enseignementEn soumettant jeudi dernier à consultation six projets de décrets destinés à réformer la formation et le recrutement des enseignants (« mastérisation »), Xavier Darcos a provoqué l'ire des syndicats mais aussi des directeurs d'Écoles normales supérieures, d'IUFM, et de la conférence des présidents d'université (CPU). La CPU a d'ailleurs menacé de se désengager dès demain de la commission Marois-Filâtre, chargée de « préciser » les aspects de la réforme pour le 15 juillet. « Ces décrets sont un passage en force et hypothèquent les travaux de la commission », regrette Patrick Baranger, président de la conférence des directeurs d'IUFM, qui envisage de suivre la CPU.Pour les syndicats, cette « précipitation » s'explique par la volonté de Xavier Darcos de régler le dossier avant un éventuel remaniement ministériel, mais aussi par la nécessité d'économiser des postes (les débutants effectuant moins de stages, ils sont plus « utilisés » dès leur première année d'exercice). Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, évalue à 12.000 le nombre de postes équivalents temps plein ainsi économisés. De fait, Xavier Darcos fait figure de bon élève en matière de « modération de la dépense publique » : 6.000 postes ont été supprimés en 2007, 11.300 en 2008 et 13.500 cette année. Soit près de 31.000 emplois en trois ans. Un emploi d'enseignant équivalant en moyenne à 30.000 euros par an, soit 1,2 milliard sur quarante ans, il est tentant pour le gouvernement de mettre en avant l'allégement pour le contribuable de 30 milliards d'euros d'impôts?argumentsEt ce n'est pas fini. Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite devrait conduire à la suppression de 18.000 postes en 2010. L'argumentaire de l'entourage de Xavier Darcos est désormais bien rodé : il ne faut pas raisonner en termes de postes. De nouveaux services gratuits ont été développés (heures de soutien, stages d'anglais, etc.) et les effectifs en place s'adaptent à la démographie puisque 500 classes ont été ouvertes dans le primaire cette année, tandis que des suppressions de postes ont eu lieu dans le secondaire. Mais pointe le SE-Unsa, les plafonds d'emplois fixés par les lois de finances sont régulièrement sous-exécutés, tous les postes budgétaires n'étant pas utilisés en emplois. Pour preuve, selon les rapports annuels de performances, 1.232 emplois n'ont pas été utilisés en 2008 (sur un plafond de 333.617 emplois). Clarisse Jay
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