Un contexte prédéflationniste

chronique de la volatilitéLa trêve des confiseurs semble gagner les marchés financiers. En témoigne les niveaux actuels du VIX, indice de volatilité implicite à court terme du S&P 500, baromètre de la nervosité des investisseurs. Aujourd'hui à 44 points, le VIX a baissé de plus d'un tiers en un mois. On reste loin des niveaux atteints fin octobre et fin novembre, à plus de 80 points. Il n'en demeure pas moins que les niveaux actuels du VIX sont supérieurs à la moyenne de l'année 2008 (33 points), et très proches des pires moments de la crise des TMT et de la crise du crédit de 2001 et 2002. Ainsi, l'aversion pour le risque est toujours très forte, au regard de la volatilité anticipée par les investisseurs. Dès lors, sommes-nous entrés dans un nouveau régime de forte volatilité durable ? Une volatilité qui demeurerait au-delà des 40 points sur le long terme accompagnerait nécessairement la réalisation d'un scénario d'instabilité économique permanent, marqué par une déflation forte et durable. Le contexte actuel peut certes être qualifié de « prédéflationniste » : dégonflement de la bulle du crédit, crise du système financier mondial. D'autant que la chute des cours du pétrole entraîne une révision à la baisse des anticipations d'inflation. Cependant, les économistes d'Exane Derivatives n'envisagent pas une inflation globale sous zéro aux États-Unis, comme cela fut le cas dans les années 1930 ou au Japon dans les années 1990. Certes, à court terme, l'ampleur du contre-choc pétrolier aura un impact conséquent, mais l'inflation sous-jacente (hors énergie et denrées alimentaires) a peu de chances de devenir négative, car les pressions baissières sur ses principales composantes (salaires, loyers) restent insuffisantes. Par ailleurs, l'activisme des banques centrales et la stimulation budgétaire des États créent un contexte très différent. La normalisation de la volatilité en 2009 pourrait donc dépendre de politiques monétaires? inflationnistes. nà court terme, l'ampleur du contre-choc pétrolier aura un impact conséquent, mais l'inflation sous-jacente (hors énergie et denrées alimentaires) a peu de chances de devenir négative.Par Laurent Roussel, directeur général adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.
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