Les dépréciations pèsent sur les fonds d'investissement

capital-investissementLundi, l'américain KKR publiait la valorisation de son fonds d'investissement européen European Fund II dédié au non-coté. Résultat : une baisse de presque 50 %, sa valeur passant de 5,75 milliards de dollars en 2005, l'année de sa levée, à 2,9 milliards de dollars aujourd'hui. Vertigineux ? Non. Depuis l'accélération de la crise au quatrième trimestre et l'effondrement des cours de Bourse sur lesquels une partie des fonds basent la valorisation de leur portefeuille non coté, les dépréciations à deux chiffres sont devenues la règle. Toutefois, « il est clair que certains acteurs ont une approche plus conservatrice et tardent à enregistrer certaines dépréciations », estime Christophe Bavière, le président du directoire d'AGF Private Equity. Un phénomène particulièrement fort dans les pays anglo-saxons, où des fonds comme Terra Firma et Permira ont longtemps attendu avant de répercuter dans leurs comptes l'effondrement de l'activité de certaines de leurs participations non cotées. Il faut dire que ces fonds ne sont soumis qu'à un code de bonne conduite et non à une réglementation stricte comme c'est le cas pour ceux qui investissent dans des entreprises cotées. Néanmoins, le français PAI Partners, aujourd'hui sous les feux de l'actualité, a très rapidement valorisé à « zéro » trois de ses sociétés : Monier, Kaufman & Broadroad et l'italien Saeco, en cours de cession à Philips. Pour sa part, AGF Private Equity, qui gère plus de 350 millions d'euros investis dans plusieurs fonds, a enregistré une dépréciation modeste, de plus de 5 % en 2008 et d'environ 7,5 % au premier trimestre. Une résistance due à sa présence sur « le marché des petites et moyennes entreprises, moins touchées que les grandes », avance Christophe Bavière.En revanche, de plus grosses entités, comme l'activité de gestion de fonds de fonds « private equity » et infrastructure de Crédit Agricolegricole Asset Management (CAAM, 2,12 milliards d'euros d'actifs sous gestion), ont constaté des pertes de valeur de l'ordre de 20 % en 2008. « Nous anticipons une baisse sur certains fonds au moins du même ordre au premier semestre », constate Bernard Arock, directeur associé chez CAAM CI. À la fin du mois, l'Ipev, l'émanation de l'Association européenne du capital-investissement sur la juste valeur, publiera un nouveau code de conduite pour l'évaluation par les fonds d'investissement de leur portefeuille. Alexandre MaddensDepuis le quatrième trimestre 2008, les dépréciations à deux chiffres sont devenues la règle.
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