Les entreprises européennes parient sur la reprise

ÉtudeLes chefs d'entreprise européens semblent apercevoir de la lumière au bout du tunnel. C'est ce que laisse entendre l'étude bisannuelle réalisée dans les cinq principales économies du Vieux Continent par le quotidien allemand « Handelsblatt », partenaire de « La Tribune ». Ce baromètre montre que si la situation a été pire que prévu au cours du premier semestre de cette année pour 32 % des 1.020 sociétés interrogées, 41 % d'entre elles attendent une amélioration de l'environnement conjoncturel dans les six prochains mois. Pour 2010, la part d'optimistes atteint 69 %. Le point bas de la récession serait donc atteint, mais l'espoir est assez différemment réparti en Europe.Ainsi, les pessimistes restent encore plus nombreux en Suisse que les optimistes pour la fin de l'année. Surtout, les Français demeurent les plus prudents pour 2010 : 56 % des patrons hexagonaux seulement s'attendent à une amélioration de l'activité l'an prochain, contre 79 % des Britanniques. Cette divergence entre les deux rives de la Manche se retrouve dans les comportements et les priorités des entreprises. Français et Allemands se distinguent par leur prudence. Si la priorité dans les cinq pays sondés est la baisse des coûts, son exigence est plus marquée en France (63 %) et en Allemagne (66 %) qu'au Royaume-Uni (45 %). Il est vrai que c'est dans ces deux pays que l'on ressent le plus la prudence des banques : 58 % des patrons hexagonaux disent percevoir des signes de cette prudence ou s'attendent à les percevoir. Ils ne sont que 28 % dans ce cas outre-Manche. Conséquences : les patrons britanniques qui veulent investir ou embaucher sont à nouveau plus nombreux que ceux qui ne le veulent pas. Des deux côtés du Rhin, la situation est entièrement inversée et la volonté de réduire l'emploi et l'investissement y a même tendance à grandir.Le pessimisme allemandCette prudence semble être inversement proportionnelle à l'appel à l'État. L'étude révèle en effet que Français et Allemands sont ceux qui ont le plus utilisé les aides publiques, à 17 % et 26 % respectivement, alors que les Britanniques n'y ont quasiment pas recours (7 %). En Allemagne, cependant, dans 92 % des cas, il s'agit de subventions au chômage partiel. Le recours massif à ces aides a pu limiter les suppressions de postes, mais son coût n'en fait qu'un instrument provisoire. Ce qui explique le pessimisme allemand sur l'emploi. R. G., à Francfort
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