Allemagne : sur la brèche pour sauver le crédit

En Allemagne, la peur de l'assèchement de l'offre de crédit hante le gouvernement depuis un an. Pourtant, pour le moment, la situation n'est pas catastrophique outre-Rhin. Selon les données de la Bundesbank, le montant global des crédits accordés en Allemagne en juin dernier était supérieur de 2,3 % à celui de juin 2008. Mais cette relative absence de restriction générale du crédit n'a été obtenue qu'au prix de formidables efforts.Pour éviter la situation de «?credit crunch?», Berlin n'a pas lésiné sur les moyens : il a nationalisé Hypo Real Estate, injecté 18 milliards d'euros dans Commerzbank et créé deux structures de «?défaisance?» pour débarrasser les instituts de leurs «?actifs toxiques?». À chaque fois, l'argument pour faire passer la pilule du coût de ces opérations pour le contribuable était d'empêcher l'asphyxie de l'économie, faute de crédits. La situation est pourtant loin d'être idéale. Selon les chambres de commerce, un tiers des entreprises a ressenti une dégradation des conditions d'attribution des crédits depuis un an. timidité des banquesEt malgré un très léger mieux en août, 44 % des sociétés interrogées par l'institut IFO affirment que les conditions du crédit sont « restrictives ». Du coup, le gouvernement redoute encore que l'augmentation des défauts de paiement ne contraigne les banques à une nouvelle pusillanimité qui freinerait une reprise économique déjà bien fragile. Il envisage donc une nouvelle série de mesures. La banque publique KfW pourrait ainsi accorder des crédits à des banques commerciales à hauteur de 10 milliards d'euros pour que ces dernières prêtent ensuite aux entreprises. La KfW pourrait garantir 90 % de la somme prêtée. Romaric Godin, à Francfort
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