Nouveau bras de fer sur la Guadeloupe

Brice Hortefeux a choisi la prudence. Chargé d'étendre l'accord salarial signé fin février à la Guadeloupe pour qu'il s'applique à toutes les entreprises, le ministre du Travail n'annoncera sa décision que dans le courant de la semaine prochaine. L'équilibre est, en effet, politiquement difficile à trouver.Hier, lors d'une seconde consultation des partenaires sociaux dans le cadre de la commission nationale de la négociation collective, Jean-Denis Combrexelle, le représentant du ministère, s'est prononcé pour une extension partielle de l'accord Bino. Il a proposé d'en exclure le préambule, qui fait allusion à une « économie de plantation », et l'article 5. Ce dernier devait assurer la pérennité de l'augmentation de 200 euros par mois pour les salariés gagnant entre 1 et 1,4 Smic. Assurée à hauteur de 150 euros par l'État (100 euros pendant trois ans) et les collectivités locales (50 euros pendant 1 an), elle devait être prise en charge ensuite par les employeurs en vertu de cet article 5. S'il suit les préconisations de Jean-Denis Combrexelle, le gouvernement satisfera les demandes du Medef, qui s'est opposé à deux reprises à une extension totale de l'accord Bino. Lors de son récent passage à Paris, mi-mars, Willy Angèle, le président du Medef Guadeloupe, n'avait pas caché son intention de saisir la justice s'il n'obtenait pas gain de cause.irritationMais en optant pour une extension partielle, le gouvernement prend le risque de relancer le mécontentement en Guadeloupe alors que Nicolas Sarkozy est attendu sur l'île fin avril pour les états généraux de l'outre-mer qu'il a lancé en février. Or, le climat social dans les DOM reste fragile, en Guadeloupe mais aussi à La Réunion, où syndicats et patronat n'ont pas réussi à se mettre d'accord cette semaine sur la signature d'un accord salarial global. Hier, élie Domota, le leader du LKP, le collectif à l'origine des 44 jours de grève en Guadeloupe, a fait part de son irritation. « C'est reparti pour beaucoup de grèves. [?] Nous ne pourrons pas admettre que les salariés perdent 50 euros dans un an et 200 euros dans trois ans », a menacé le dirigeant du LKP.Une reprise partielle du texte pourrait également envenimer le climat social dans l'Hexagone, déjà bien tendu, dans la mesure où l'ensemble des organisations syndicales a voté en faveur d'une extension des accords lors des deux réunions de la Commission nationale de la négociation collective, hier et le 20 mars. Des frictions dont le gouvernement n'a pas besoin alors l'examen du projet de loi de développement économique de l'outre-mer démarre lundi soir à l'Assemblée. n245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.
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