Le FSI crée un fonds de soutien aux sociétés de biotechnologie

harmacieAprès l'automobile, l'aéronautique et la filière bois, c'est le tour des biotechnologies. Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) a officialisé hier la création d'un fonds pour soutenir les entreprises biotech. Soit quelque 400 PME innovantes dédiées à la R&D pharmaceutique dans des domaines de pointe (cancers, vaccins, immunothérapies, etc.), qui emploient aujourd'hui près de 4.000 personnes. Détenu à 51 % par la Caisse des dépôts et consignations et à 49 % par l'État, le FSI compte réunir « 100 à 150 millions d'euros » pour soutenir des biotechs ou des prestataires de services scientifiques, pour des montants allant jusqu'à 10 millions d'euros. Par ailleurs, 75 millions d'euros seront investis indirectement sur deux ans, via un fond sectoriel géré par la CDC.ipsen répond présentLe « bras armé de l'État » ne financera qu'un tiers du fonds biotech, le reste étant pris en charge par des partenaires privés, notamment les laboratoires pharmaceutiques français. « Il ne s'agit pas de se substituer au secteur privé. Ce fonds aura une présence minoritaire pour une durée de cinq à dix ans », a souligné le directeur général du FSI Gilles Michel. Sanofi-Aventis pourrait y jouer un rôle actif. Ipsen a pour sa part confirmé à « La Tribune » qu'il serait présent au tour de table. Le LFB (Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies, détenu par l'État) devrait aussi être de la partie, tandis que, chez Pierre Fabre, on indique qu'« aucune décision n'a encore été prise ». « Les négociations sont en cours. Le fonds verra le jour d'ici à fin juillet », a précisé Gilles Michel.Mais les industriels ont surtout retenu la possibilité d'investissements directs du FSI. Ce dernier s'est dit prêt à consacrer « plus de 10 millions d'euros » à deux ou trois biotechs « cotées ou matures » ? le secteur compte une dizaine de représentants à la Bourse de Paris. « Ces montants pourront aller jusqu'à 100 millions pour certaines sociétés, notamment celles qui n'ont pas pu accéder à la Bourse ces derniers temps », veut croire le président de France Biotech (association des sociétés du secteur) Philippe Pouletty, qui ajoute que « certaines biotechs sont déjà en discussion active avec le FSI ».Dans son ensemble, l'initiative conforte les attentes d'un secteur où la majorité des sociétés ne génère pas encore de chiffre d'affaires, et qui peine à trouver des financements.Mais elle suscite des interrogations sur les règles de fonctionnement du fonds biotech, où devront cohabiter intérêts publics et privés. « Nous espérons un droit de regard sur les projets », confie-t-on dans un laboratoire désireux d'abonder le fonds. D'autres s'inquiètent des « exigences trop fortes » du FSI, qui pourrait mettre son veto à l'arrivée d'investisseurs qui ne lui conviendraient pas.
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