Le Crédit Municipal de Paris concentre ses efforts sur la restructuration de crédits

Le Crédit Municipal de Paris (CMP) fait figure d'ovni dans l'univers impitoyable des sociétés de restructuration de crédit. Plus connue pour ses prêts sur gage, l'institution chère aux auteurs du XIXe siècle a désormais une activité principalement bancaire. Elle n'en a pas pour autant renoncé à sa vocation sociale. Si, en 1777, le mont-de-piété de Paris a été créé pour permettre aux plus démunis d'échapper aux usuriers, le CMP s'efforce aujourd'hui de lutter contre l'exclusion bancaire. « Avant de devenir surendettés, les ménages sont souvent mal endettés », constate Jean-Pierre Rochette, le directeur général de CMP Banque.L'institution met un point d'honneur à rencontrer personnellement chaque candidat à un crédit de restructuration ou à un prêt personnel. Une pratique rarissime parmi les organismes spécialisés dans le crédit à la consommation ou le rachat de crédits qui préfèrent traiter les dossiers à distance. Mais pour CMP Banque, il s'agit, au-delà de la pile de documents justificatifs demandés, du seul moyen de juger de la réelle volonté des clients de trouver une solution à leurs problèmes d'endettement. Le plus souvent ces derniers ont plusieurs crédits sur le dos dont certains à des taux extrêmement élevés. En plus, ils se sont généralement laissé prendre au piège du crédit renouvelable qui de fait ne se rembourse jamais.Résultat : un tiers des ménages qui se présentent dans les agences du CMP pour demander une restructuration de leurs crédits sont orientés vers la commission de surendettement, un tiers de compulsifs du crédit sont refoulés et un tiers se voit proposé une solution à taux fixe et un accompagnement personnel. Depuis le 1er juillet, CMP Banque a même lancé un « prêt à paliers », en fait, un prêt personnel qui ajuste ses mensualités en fonction de l'évolution des ressources et des charges des emprunteurs afin qu'ils conservent tout au long du remboursement un budget équilibré. « Cette innovation permet aussi de diminuer le coût d'une restructuration en conservant des prêts dont la durée restant à courir est courte où dont le taux est faible », indique-t-on chez CMP Banque. Le Crédit Municipal de Paris n'a pas toujours été aussi sélectif. Les années 2004-2005 ont été marquées par une forte production de crédits et un certain laxisme. Depuis, l'institution a revu sa façon de procéder. Du coup, le coût du risque sur les encours diminue. Il ressort à 1,40 % en moyenne sur les cinq dernières années. Le problème de l'identification des mauvais payeurs existe mais, selon Jean-Pierre Rochette, « en général, 80 % des impayés arrivent dans les deux premières années ». L'activité, lucrative pour les sociétés de crédit lambda, ne rapporte pas grand-chose au CMP Banque. « Ce mode de traitement de la clientèle implique un investissement humain plus important, puisqu'il mobilise 170 collaborateurs au total, mais il s'inscrit dans la vocation sociale du CMP », souligne son directeur général.L'objectif de production de crédit ?155 millions d'euros ? pour l'ensemble de l'année 2009 devrait être largement atteint. L'institution en est déjà à 98 % de cet objectif. Au premier semestre, elle a accordé 30 % de crédit de plus qu'au cours de la même période de 2008.
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