EADS étudie un nouveau statut

La réflexion sur la réorganisation du groupe bat son plein à la direction d'EADS. Objectif principal : parvenir à effacer les multiples barrières entre les différentes filiales et la maison mère. Et sans remettre en cause le subtil équilibre franco-allemand. Le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, qui multiplie les pistes, a d'ores et déjà écarté l'idée d'une fusion entre EADS et Airbus qui aurait permis de réduire les coûts. Un projet qui se cachait derrière l'installation d'un siège unique à Toulouse (siège d'Airbus) en lieu et place de Munich et Paris, les deux sièges « opérationnels » d'EADS (le siège légal est à Amsterdam pour des raisons fiscales). « Une telle fusion [sous la marque Airbus, Ndlr] est prématurée aujourd'hui », explique-t-on en interne. « Cela aurait dû être fait dès la création du groupe. Un siège unique à Toulouse aurait provoqué un gros choc côté allemand. Il aurait fallu un feu vert de Berlin. » En revanche, EADS compte fermer son siège actuel à Amsterdam, jugé trop coûteux, pour le transférer dans les locaux plus modestes de sa filiale Astrium dans la même ville.créer une unitéAussi, selon des sources internes, Louis Gallois viendrait-il d'entamer une autre réflexion : donner à EADS le statut de société européenne. « L'avantage avec ce statut, c'est qu'il n'y a plus besoin de filiales nationales. Tout le monde aura le même contrat. Cela permet de créer une unité EADS », note-t-on. Pour autant, ce statut comporte des obstacles fiscaux et de gouvernance considérables : « Il faut préserver certains éléments de la codétermination allemande. » Ce statut pose un problème pour le crédit d'impôt recherche, plafonné par entreprise. « S'il n'y a qu'une seule entreprise, les budgets seront de facto réduits », explique-t-on. Le groupe a l'intention d'aller étudier le fonctionnement d'Allianz, qui a ce statut de société européenne.La direction cherche ainsi à pousser les filiales à jouer le jeu du groupe. Sans big-bang. « Il ne faut pas que la réorganisation se fasse à l'encontre des divisions. Le holding doit faire jouer les synergies entre chaque division mais ne doit pas remettre en cause l'existence de comptes d'exploitations propres à chaque division. »Une structure ad hoc pour les achats généraux doit être créée. En outre, pour la gestion des sites, EADS espère le faire au niveau du groupe. Ces mesures dégageront des économies importantes. Par ailleurs, tous les responsables de niveau N-1 et N-2 (environ 200 personnes) auront des contrats EADS, et non plus des contrats Airbus, Eurocopter? pour qu'ils aient une vision transversale du groupe. Histoire aussi de faire disparaître certaines anomalies. Comme celles où des membres du comité exécutif d'EADS n'ont que des contrats Airbus. « Ils ne savent pas ce qu'est EADS », estime t-on au sein du groupe. Louis Gallois, qui voulait aller ainsi jusqu'à l'étage N-3, a suspendu cette décision. Le sujet est trop sensible. Pour beaucoup d'« airbusiens » troquer un contrat Airbus pour un contrat EADS constitue un « traumatisme ». Fabrice Gliszczynski n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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