L'état s'est assuré le contrôle de Thales

C'est tout le paradoxe de Nicolas Sarkozy. « Il donne tout en limitant la liberté de man?uvre de ses obligés », décrypte un connaisseur. Serge Dassault et son bras droit Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation, affrontent cette situation sur le dossier Thales alors qu'ils s'imaginaient prendre le pouvoir dans le groupe présidé par Denis Ranque.Si les relations entre Serge Dassault et le chef de l'état restent bonnes, elles n'en sont pas moins compliquées avec l'arrivée de Dassault Aviation en tant que « partenaire industriel » du groupe. Illustration, l'avionneur a vu retoqué par l'élysée son candidat à la présidence du groupe naval DCNS, détenu pourtant à 25 % par Thales. Le directeur général adjoint de Thales, Jean-Georges Malcor, qui a été reçu à l'élysée, s'est vu préférer le directeur général de Cegelec, Patrick Boissier.choix du prochain PDGAu-delà, « le chef de l'état souhaite garder la main sur la désignation du prochain PDG de Thales », explique ce bon connaisseur. Tout d'abord, l'état détient 26,53 % de Thales et va augmenter ses droits de vote à 41,10 % (contre 38,14 %). Dassault Aviation aura, une fois l'opération finalisée, 25,96 % du capital et 20,11 % des droits de vote de Thales, selon un document de l'Autorité des marchés financiers en date du 27 novembre. En outre, le pacte d'actionnaires, renégocié entre l'état et Dassault Aviation, limite la marge de man?uvre de l'avionneur. Si, dans un premier temps, l'avionneur devra se contenter de quatre administrateurs (contre cinq à l'Etat), il ne pourra disposer que du même nombre de sièges au conseil de Thales dans l'hypothèse où sa participation « viendrait à dépasser celle du secteur public en capital ». Par ailleurs, pour la nomination du PDG de Thales, Serge Dassault ne pourra pas proposer « comme candidat, un salarié, cadre ou dirigeant appartenant au groupe Dassault ou ayant quitté récemment » le groupe, précise l'AMF. Exit donc les candidatures qui ont circulé de Bernard Charlès, patron de Dassault Systèmes, et d'éric Trappier, directeur général international de Dassault Aviation. Enfin, Dassault s'est engagé à « renoncer à l'exercice du droit de veto dont il dispose, au titre du pacte, sur certaine opérations stratégiques de Thales [cessions ou acquisitions] ». Tout comme l'avionneur s'est vu interdire « ses actions Thales au nominatif avant le 1er janvier 2010, de sorte à n'acquérir aucun droit de vote double avant le 1er janvier 2012 au plus tôt, soit après l'échéance normale du pacte d'actionnaires ». michel cabirol
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