Au palmarès des Bourses spécialisées dans les produits dérivés, Eurex et CME Group sont au coude à coude. Filiale commune de Deutsche Börse et de Swiss Exchange, Eurex a connu un volume de négociation de 6,9 millions de contrats par jour le mois dernier. Toutefois, c'est sans compter sur l'International Securities Exchange (ISE), un marché américain spécialisé dans les options sur actions, acquis en décembre 2007 par l'opérateur allemand qui lui permet de doper son bilan d'activité. Avec une moyenne de 3,8 millions de contrats par jour, l'ISE permet en effet au marché germano-suisse de revenir dans la roue du géant américain de Chicago, né de la fusion à l'été 2007 du Chicago Mercantile Exchange (CME) et du Chicago Board of Trade, puis du rachat du New York Mercantile Exchange (Nymex), avec une moyenne de 10,7 millions. CME Group a annoncé une moyenne quotidienne de 10,8 millions de contrats négociés pour le mois passé. Il n'aura finalement manqué qu'une petite séance au CME pour que son volume total, de 206 millions de contrats traités, passe sous celui d'Eurex, d'un montant total de 209,7 millions.Pas de quoi pavoiser, cependant. Car, dans le contexte actuel de crise financière et de récession économique, les volumes d'activité du marché germano-suisse sont en très net repli. Le rachat de l'ISE a toutefois permis de constituer un îlot de stabilité dans l'activité de l'opérateur, avec près de 72,5 millions de contrats le mois dernier contre 73,3 millions un an plus tôt. Il a surtout offert l'opportunité à Eurex de réduire significativement le poids des produits dérivés de taux sur l'ensemble de ses volumes d'activité, de 40 % en 2007 à 20 % en 2008. Une bonne chose, au moment où ce segment connaît une chute d'activité de 50,6 % en février sur un an. Côté options et contrats à terme sur actions, la hausse de 14 % constatée sur les titres individuels ne permet pas de compenser le recul de 12,5 % déploré sur les produits sur indices d'actions. Au final, Eurex, en incluant l'ISE, affiche une glissade de 16,8?% de ses volumes sur un an.progression à confirmerLe CME a davantage souffert, compte tenu d'un poids plus important de l'activité sur les produits de taux. L'opérateur américain n'a pas échappé au recul des volumes sur ce segment (? 51 %). Et la poursuite de la montée en puissance des mini-contrats sur actions (dont les tailles sont accessibles à un plus large public) ne permet toujours pas de compenser le manque à gagner. Mais l'opérateur américain se veut optimiste, en soulignant la progression des volumes constatée par rapport à janvier et à décembre. Reste à savoir si celle-ci se confirmera au fil des prochains mois.

latribune.fr

17 Mars 2009, 10:58

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