Sarkozy, deux ans et

Une note de 10,5/20, soit tout juste la moyenne. Deux ans après l'élection de Nicolas Sarkozy, l'institut Thomas More dresse le bilan d'étape de la politique de réformes. Avec 22 chantiers analysés dans le détail. Si l'action menée est jugée efficace concernant les entreprises, la fiscalité, le pouvoir d'achat ou le logement, les bonnets d'âne se multiplient pour les finances publiques, l'éducation, la santé et la culture.L'institut note surtout que 77,3 % des mesures contenues dans le programme présidentiel (promesses électorales et annonces élyséennes) sont aujourd'hui engagées, sur un total de 1.181. 40,7 % sont déjà mises en ?uvre (« réalisées » ou « altérées », selon la terminologie de l'étude), et 49,8 % sont en attente de mise en ?uvre (« en cours » et « annoncées »). Ces chiffres peuvent s'interpréter de deux manières, explique l'institut Thomas More : Nicolas Sarkozy et le gouvernement jugeront qu'ils font preuve d'énergie et de volontarisme, mais on peut aussi considérer qu'ils illustrent au moins partiellement un manque de priorités claires.à marche forcéeReste que, dans sa globalité, l'étude renforce l'image d'hyperactivité que cherche à donner le chef de l'État. Encore et toujours. Car, pour Nicolas Sarkozy, le vrai bilan ne se jouera que « dans trois ans », à la veille de la présidentielle de 2012. « La crise est là. Après la crise, la marche en avant va reprendre », a lancé dimanche le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, pour qui « 90 réformes majeures » ont déjà été réalisées. « Toutes les réformes se tiennent », avait souligné Nicolas Sarkozy il y a deux ans. Le rythme ne faiblira donc pas. Au risque, souligné par l'institut Thomas More et assumé par l'Élysée, de provoquer un manque de lisibilité de l'action gouvernementale. Ou de déclencher des retards dans la mise en ?uvre des réformes, comme sur le travail du dimanche ou sur la loi antipiratage sur Internet. Voire des reculs, comme sur la justice ou les universités. L'institut Thomas More relève aussi des « contradictions substantielles » dans le discours de Nicolas Sarkozy, qui apparaît ainsi à la fois libéral et interventionniste. Les chercheurs européens citent en exemple le maintien du bouclier fiscal et la dénonciation des fermetures d'entreprises. Et les Français, sondage après sondage, confirment leurs doutes sur le bien-fondé de ce « bloc de réformes ».Depuis deux ans, les termes fleurissent pour tenter de cerner au mieux la stratégie élyséenne. « Coup d'éclat permanent » pour le socialiste François Hollande, omniprésidence, hyperprésidence, hypermobilité, saturation? « Il n'y a pas de place dans le camp du président contre le président. » L'axiome de Jean-Pierre Raffarin paraît un peu limité tant le chef de l'État semble s'attacher à priver d'oxygène toute voix contradictoire. Il a réussi à déstabiliser les socialistes avec « l'ouverture » et tente d'enfermer ses opposants dans un antisarkozysme qui semble privé de solution alternative. Et donc de perspective d'alternance. Pendant la campagne de 2007 et après son installation à l'Élysée, Nicolas Sarkozy et son équipe ont appliqué quasiment à la lettre les enseignements de Karl Rove, théoricien de la réélection de George W. Bush à la présidentielle américaine de 2004. Et notamment le « carpet bombing », tapis de bombes destinées à entraîner presse et adversaires dans le seul commentaire de l'action du candidat puis du président. Sans oublier le « push polling », l'orientation des sondages, pratiquée avec efficacité par les « snipers » de l'UMP à l'encontre de Ségolène Royal, et le « storytelling », quelque peu abandonné depuis les erreurs de communication et le « bling bling » de la première année de pouvoir.en tête des sondagesÀ l'Élysée, la semaine dernière, l'entourage de Nicolas Sarkozy se réjouissait de la publication de sondages indiquant que le chef de l'État surclasserait encore aujourd'hui ses rivaux au premier tour d'une présidentielle, son socle de 30 % des voix de 2007 demeurant stable, tandis que Ségolène Royal et François Bayrou feraient pratiquement jeu égal, avec environ 10 points de moins. Pour les sarkozystes, il n'y a pas de meilleure preuve de l'adhésion renouvelée de sa base électorale à l'action du président.Dans l'immédiat, la campagne européenne s'annonce relativement sereine pour le chef de l'État. L'UMP est en tête des sondages. Nicolas Sarkozy entre donc en scène ce soir à Nîmes avec un discours « non partisan » sur l'Europe. Plus omniprésident que jamais. n
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