Le Loto plus avantagé que le PMU et les casinos

Les présidents de la Française des Jeux, du PMU, des casinos Barrière, Partouche, Tranchant et Joa Groupe, invités hier à Bercy pour la présentation de la loi sur les jeux en ligne, ont applaudi en ch?ur les discours des ministres. Pourtant, tous n'ont pas à gagner à cette ouverture à la concurrence. Le président de la Française des Jeux (FDJ) était sans nul doute le plus sincère. La nouvelle réglementation lui ouvre des champs d'activité inédits sans le contraindre à ouvrir à la concurrence les loteries et tickets de grattage qui représentent 93 % de son activité. Officiellement, l'État explique qu'une ouverture à la concurrence des loteries aurait imposé le même traitement pour les machines à sous. Une option que refuse Éric Woerth, le ministre du Budget, car il estime que les « bandits manchots » sont trop addictifs. Sans attendre la future loi, la FDJ a déjà pris de l'avance puisqu'elle exploite un site marchand à ses couleurs (219 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008) et développe des paris sportifs (630 millions d'euros) grâce à ses jeux Cote & Match et Loto Foot. Dans ces conditions, l'entreprise détenue à 72 % par l'État français suscite déjà beaucoup de convoitises dans la perspective du désengagement de son actionnaire majoritaire dont le principe est acté. rude concurrenceLa situation est moins simple pour le PMU. Les courses hippiques promettent d'être soumises à une rude concurrence car elles sont incontournables dans l'offre de tous les grands sites de paris sportifs anglo-saxons. Éric Woerth, également maire de Chantilly, une ville réputée pour ses courses de chevaux, a apporté un soin particulier à préserver cette filière. Le projet de loi inclut une taxe de 8 % sur les paris hippiques en ligne pour financer la filière. Ce financement est déjà la raison d'exister du PMU, groupement d'intérêt économique détenu par les principales sociétés de courses hippiques françaises. Au-delà de l'avenir de la filière, le PMU doit prendre une décision stratégique pour son avenir?: doit-il rester un spécialiste des paris hippiques ou élargir son offre de jeux en ligne vers d'autres sports?? Cette décision stratégique est difficile à prendre car elle intervient alors que l'actuel président du PMU, Bertrand Belinguier, arrive en fin de mandat et pourrait devoir céder son fauteuil un peu plus tôt que prévu, dès avril prochain, à l'occasion de l'assemblée annuelle du PMU. Enfin, les exploitants de casinos étaient clairement hier ceux qui avaient le moins de raison d'être satisfaits. Les jeux de casinos, à l'exception du poker, resteront interdits sur le Net. Les exploitants ne peuvent donc pas décliner leur savoir-faire sur Internet et ainsi trouver des relais de croissance à leur activité traditionnelle en berne (de l'ordre de -15 % en janvier et février). Partouche et Barrière ont tous deux lancé des sites en Angleterre. Mais ces opérations coûtent cher. « Il y aura des morts », prédit un casinotier. Seule réelle consolation, Éric Woerth a pris en compte « les sérieuses difficultés » des casinos et annoncé hier une prochaine révision de leur fiscalité.
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