Concurrence public-privé sur le crédit aux PME

Si l'État espagnol a réussi jusqu'ici à se maintenir à l'écart du capital des banques privées, il n'en dispose pas moins d'un « bras financier » face à la crise : l'ICO, l'Institut de crédit officiel, chargé de mettre en ?uvre les crédits à taux bonifiés destinés à des collectifs déterminés. Un organisme qui se montre très actif : le Conseil des ministres de ce vendredi doit précisément le charger d'ouvrir une nouvelle ligne de crédit, la troisième en trois mois. D'un montant de 6 milliards d'euros, elle est destinée aux moyennes entreprises, les petites ayant centré les opérations antérieures.L'ICO, qui se finance non pas via le Trésor mais grâce à ses propres émissions de titres (qui disposent de la garantie de l'État), mettra sur la table en 2009 quelque 45 milliards d'euros : c'est ? crise oblige ? plus du triple d'une année « normale » (13 milliards en 2008).Mais ces crédits font face à d'évidentes difficultés au moment de parvenir à leurs bénéficiaires potentiels. Ne disposant pas de son propre réseau de distribution, l'ICO dépend à cet égard des banques privées. Lesquelles ne font pas preuve de beaucoup d'enthousiasme pour vanter à leurs clients les produits financiers d'une agence publique susceptibles de faire concurrence aux leurs.risque d'impayésÀ quoi s'ajoute le problème du risque d'impayés, que se répartissent à parts égales l'ICO et les banques distributrices. Ces dernières voudraient que l'ICO en assume une plus grande part, mais l'institut est d'autant plus réticent que, faute de moyens (il ne dispose que de 250 employés au total), il ne participe nullement au processus d'évaluation de risques, qui est l'apanage de la banque distributrice.ThIERRY MALINIAK, à Madrid
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.