Les casinos en guerre contre les jeux en ligne

Les casinos traditionnels sont excédés. « Tous les jours, les sites de jeux en ligne illégaux nous prennent des clients sans que personne ne dise rien », explique à « La Tribune » Georges Tranchant, président du groupe éponyme. La situation n'est pas nouvelle mais les exploitants de casinos traditionnels ont décidé de durcir le ton alors que devrait commencer dans les mois à venir les discussions sur l'ouverture à la concurrence des jeux en ligne (poker, paris sportifs et hippiques) le 1er janvier prochain.Les groupes Tranchant, Joa et Lucien Barrière (Partouche ne s'est pas associé à cette démarche) ont déposé plainte contre plusieurs sites de jeux, qui s'adressent illégalement aux joueurs français. Les sites Bwin, Unibet, 888 Holding, Cassava Enterprises, Sporting Bet, Internet Opportunity Entertainement, et Interactive Sport Limited ont reçu l'assignation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris le 1er septembre prochain, dont « La Tribune » s'est procuré une copie.« Nous voulons réveiller la puissance publique, qui est relativement passive face au développement de l'offre illégale », prévient Georges Tranchant. Il ne comprend pas que « les sites qui agissent aujourd'hui en toute illégalité ne soient pas menacés d'être pénalisés lorsque seront attribuées les licences pour les opérateurs de jeux en ligne ».d'autres actions prévuesLe ministre du Budget Éric Woerth, qui a présenté en mars les principaux axes de l'évolution de la loi sur le jeu en ligne, est pourtant informé de la situation. Il estime que les jeux d'argent sur Internet pèsent 2 milliards d'euros en France, dont 75 % en toute illégalité. Mais il n'est pas favorable à l'offensive des casinos. Ces derniers préparent d'autres actions en justice et espèrent à terme réussir à mobiliser l'opinion publique. Les dommages et intérêts demandés se limitent à 1 euro symbolique car il n'est pas possible d'évaluer le préjudice. « Rien ne prouve que les joueurs en ligne viendraient dans les casinos s'ils ne jouaient pas sur Internet mais une chose est sûre, cette concurrence ne nous fait pas du bien », résume Georges Tranchant. Héléna Dupuy
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