Pourquoi Schneider Electric est candidat au rachat d'Areva T&D

Équipement ÉLECTRIQUEDans le cadre du processus de vente de sa filiale T&D qui regroupe les équipements des lignes haute et moyenne tension, Areva adressera courant juillet des « info-mémos » aux entreprises susceptibles d'être intéressées par le rachat, « plus d'une dizaine, pas seulement françaises », selon une source proche. Officialisée le 30 juin par le conseil de surveillance, la vente devra être autorisée par la Commission des participations et des transferts qui expertisera le prix de vente, et ce avant fin 2009.Atouts et synergiesLe groupe vise « une première sélection de candidats au rachat au début de l'automne », plus « large » que les short lists habituelles. Schneider Electric en fera-t-il partie ? Jean-Pascal Tricoire, son président du directoire, est des plus discrets sur le dossier, mais, en interne, on le dit très motivé par ce rachat. Cela lui permettrait de ravir au suisse ABB le premier rang mondial dans la moyenne tension, avec 20 % du marché. Et marquerait son retour dans la haute tension. Lorsqu'il en était sorti en 2004 en vendant ses activités à l'autrichien VA Tech, il n'avait pas la taille critique. « Ces dernières années, ABB et Siemens ont, grâce à leur présence dans la haute tension, en pleine croissance dans les marchés émergents, connu une croissance organique bien supérieure à celle du groupe français », affirme un bon connaisseur du groupe. Il souligne aussi que la haute tension suit des cycles différents de la basse tension ou des automatismes industriels. Elle serait cohérente avec la stratégie « de plus s'orienter vers les solutions et les services », relève Gaël de Bray, analyste à la Société Généralecute; Générale, « les solutions comptant pour 31 % des ventes de T&D et les services pour 6 % ».En interne, on met aussi en avant des synergies de coûts et commerciales. Cette candidature serait certainement privilégiée à celle d'Alstom par Areva, dont la patronne, Anne Lauvergeon, et son homologue d'Alstom, Patrick Kron, se vouent une inimitié quasi proverbiale.inquiétudesEn revanche, les doublons industriels qu'elle générerait en France dans la moyenne tension pourraient susciter réticences du gouvernement français et inquiétudes des syndicats. Un tel regroupement risquerait en outre de faire tiquer Bruxelles. Enfin, l'augmentation de capital nécessaire à Schneider Electric pour s'offrir T&D, estimée par un analyste à près de 3 milliards d'euros, tandis qu'Alstom n'aurait besoin que d'environ 1,3 milliard, pourrait inquiéter les marchés financiers.Marie-Caroline Lopez et Sophie Sanchez
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