Commerzbank a toutes les peines du monde à boucler sa fusion avec Dresdner Bank. Déjà fin novembre, la chute de son cours avait contraint la deuxième banque allemande à revoir les conditions de rachat des 40 % de Dresdner encore détenus par Allianz. Le prix global d'achat avait alors été réduit de 9 à 5 milliards d'euros, avec cependant une part en numéraire payée par Commerzbank plus importante. L'opération devait être bouclée en fin de mois, mais de nouvelles embûches apparaissent. Selon l'édition d'hier du « Handelsblatt », Commerzbank et Allianz négocieraient avec la SoFFin, le fonds chargé de gérer le plan de sauvetage bancaire allemand, une aide à la Dresdner. Il s'agirait de la reprise d'actifs « toxiques » et d'une injection de capitaux frais. La mauvaise performance des marchés au quatrième trimestre pourrait en effet conduire à de nouvelles dépréciations d'actifs massives qui réduiraient considérablement le ratio de solvabilité de la nouvelle entité.Calendrier respectéLe problème, c'est que Commerzbank vient elle-même de recevoir 8,2 milliards d'euros de la part de l'État fédéral et Bruxelles, qui a déjà eu bien des difficultés à valider cette première aide, pourrait tiquer sur cette nouvelle injection. Selon le « Handelsblatt », Allianz pourrait alors garantir une partie des risques de Dresdner. Si les trois parties se refusent à tout commentaire, Commerzbank a toutefois réaffirmé que le calendrier sera tenu, c'est-à-dire que la fusion sera finalisée avant le 31 janvier. Le temps presse car, une fois Dresdner avalée, une aide de l'État la concernant sera difficile à obtenir. Le grand projet du président de la Commerzbank, Martin Blessing, lui cause donc bien du souci. Ce week-end, on apprenait que les représentants du personnel de Dresdner avaient refusé de donner leur accord à la fusion, sans pouvoir cette fois ralentir le processus.

latribune.fr

19 Jan 2009, 1:32

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