La bourse bégaie, pas l'économie ?

chronique de la volatilitéFace au brouillard actuel, d'aucuns pourraient chercher dans les précédents krachs boursiers des clés de lecture pour l'avenir. Il faut dire que les similitudes avec l'année 2003 sont troublantes. À l'instar du début d'année 2009, une stabilisation de l'Eurostoxx 50 succédait en février 2003 à un accès de faiblesse identique en janvier et précédait une nouvelle capitulation des investisseurs jusqu'au point bas de mars 2003 (? 15 %). Avant qu'enfin le retournement n'intervienne. Et la volatilité implicite à trois mois suit le même chemin avec un pic atteint fin janvier 2003 (45,8 %) ou mi-janvier 2009 (46,5 %), avant une nette décrue en février. Par ailleurs, l'analyse des cinq krachs boursiers des actions américaines depuis 1974 nous donne quelques repères temporels. Au cours d'une première étape, les actions baissent en dépit de la résistance des résultats et leur PER se contracte sensiblement. Par la suite, les actions deviennent progressivement moins sensibles aux mauvaises nouvelles économiques et leur volatilité commence à se normaliser. Enfin, les actions anticipent le point bas économique de quatre à six mois en moyenne et reprennent durablement le chemin de la hausse malgré la poursuite de la dégradation des profits, avec une forte hausse des PER à la clé. Mais cette vision idyllique de la sortie de crise boursière suppose un scénario économique en « V », et non en « U ». Malheureusement, une autre analyse historique, plus économique cette fois, pourrait rendre caduque ce scénario. Kenneth Rogoff, ancien chef économiste du FMI et conseiller de Barack Obama, a ainsi quantifié l'impact des crises financières subies par 22 pays développés ou émergents depuis 1950. Certes, la correction actuelle des actions est proche de la moyenne (? 56 %), mais les autres déterminants économiques devraient poursuivre encore leur ajustement?: ? 35 % sur les prix de l'immobilier en moyenne sur six ans, 7 points sur le taux de chômage et ? 9 % sur le PIB en 2 ans?! nLes déterminants économiques devraient poursuivre leur ajustement?: ? 35 % sur les prix de l'immobilier en moyenne sur six ans, 7 points sur le taux de chômage.Par Laurent Roussel, Exane Derivatives.
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