Difficile sortie

Plusieurs supermarchés, notamment ceux du groupe Cora, toujours fermés, pour cause de grève persistante ; des entreprises encore occupées, des files d'attente qui se forment aux stations-service après une rumeur annonçant une grève des personnels de l'unique dépôt de carburant de l'île ; la menace d'un manque de billets en raison de l'arrêt de travail les agents de l'Institut d'émission des DOM... Hier, la situation était pour le moins confuse en Guadeloupe malgré l'accord salarial signé jeudi et l'appel à la reprise du travail par le LKP. Ses militants continuaient d'ailleurs de faire le tour des entreprises appartenant à des patrons adhérents du Medef et de la CGPME, non-signataires de l'accord, pour les « convaincre » de lâcher du lest à leurs salariés. Willy Angèle, le président du Medef local, a pourtant fait une concession en demandant à ses adhérents d'« appliquer de manière unilatérale la prime sur les bas salaires », en attendant une signature branche par branche.extension de l'accordFO, signataire de l'accord aux côtés du LKP, ne veut pourtant pas en rester là. Le syndicat a officiellement demandé au ministère du Travail d'engager la procédure d'extension de l'accord à l'ensemble des entreprises guadeloupéennes, soit 85.000 salariés contre une trentaine de milliers aujourd'hui. Le ministère devrait lancer officiellement la procédure de consultation aujourd'hui, qui devrait durer plusieurs semaines, avant l'extension effective de l'accord : dès lors, l'ensemble des entreprises, qu'elles le veuillent ou non, devront l'appliquer.Mais désormais, c'est sur le terrain des conséquences de ces six semaines de grève sur l'économie guadeloupéenne qu'insiste le président du Medef. Il annonce, pour la fin du mois, une étude détaillée à partir des données collectées par les organisations patronales permettant de chiffrer l'impact du conflit. Déjà, Willy Angèle entrevoit « une montée du chômage de 30 % fin 2009 » alors qu'il est déjà de 23 %. Toujours selon le Medef local, le recul du PIB atteindrait 720 millions d'euros, 10 % du PIB annuel. Le secteur de l'hôtellerie a été particulièrement touché puisque la grève est intervenue en pleine saison touristique (voir ci-dessous). En revanche, l'agriculture a sans doute moins souffert de la crise, la récolte sucrière n'ayant pas encore commencé.P. C. et I. B.
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