La relance du tourisme sera difficile

La facture des 44 jours de grève est lourde pour le tourisme antillais. Selon une estimation du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe, les pertes pour ce secteur s'élèvent à 45 millions d'euros, soit 1 million d'euros par jour de grève. De plus, l'image des Antilles française est durablement abîmée après ces événements. Et ce, alors qu'elle était déjà dégradée auparavant par les critiques sur la mauvaise qualité de l'accueil en Martinique et en Guadeloupe. Dans ces conditions, les voyageurs préfèrent depuis des années se reporter vers les îles voisines, plus compétitives. Lors de cette crise, les voyageurs ont pu étayer leur comparaison. En effet, la grève est intervenue au c?ur de la haute saison touristique aux Antilles. L'ensemble des tour-opérateurs qui avaient enregistré des réservations pour ces îles ont décidé de proposer à leurs clients de se reporter sans frais vers d'autres destinations plutôt que de renoncer à leurs vacances. Cette démarche a été suivie dans 80 % des cas au grand bénéfice des pays concurrents des Antilles, notamment la République dominicaine, réputée moins chère et offrant des hôtels de meilleure qualité, et l'île Maurice, qui a immédiatement assoupli ses conditions d'entrée sur le territoire pour faciliter la venue des familles avec une simple carte d'identité.séjours à prix d'appelUne fois que le calme sera revenu, la reconquête par les Antilles des touristes s'annonce longue et incertaine. À court terme, les professionnels du tourisme, tour-opérateurs, agences de voyages et compagnies aériennes se retrouveront d'ici une dizaine de jours avec Hervé Novelli, le secrétaire d'État au Tourisme, pour mettre en ?uvre les premiers éléments d'une relance des Antilles. Hervé Novelli réfléchit à revalorisation des chèques-vacances utilisés pour payer des vacances aux Antilles, tandis que les acteurs du tourisme se préparent à proposer des séjours à prix d'appel pour relancer la demande. Yves Jégo, secrétaire d'État à l'Outre-Mer, avait présenté avant la crise, en novembre, un plan de relance du tourisme dans l'outre-mer, basé notamment sur l'exonération des charges salariales et sur des aides à la rénovation pour les hôtels. Il n'a pas pu être mis en place et tout reste donc à faire. Héléna Dupuy
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