L'État met déjà la pression sur Natixis pour revoir sa stratégie

L'État montre les muscles. Une semaine après avoir officialisé leur entrée dans le capital du futur groupe Banques Populaires-Caisses d'Épargne, les pouvoirs publics marquent déjà leur territoire. Jeudi soir, la ministre des Finances, Christine Lagarde, a tenu à rappeler le rôle de l'État dans le nouveau groupe et de fait dans leur filiale commune Natixis. « Il était important que l'État apporte des fonds propres pour consolider cet établissement [Ndlr, Caisse d'épargne-Banque Populaire] et pour participer à la définition de la stratégie dans le cadre de laquelle, clairement, l'orientation de l'établissement Natixis devra être réexaminée et sa stratégie redéfinie », a-t-elle déclaré devant le Sénat. vigilanceSi l'État n'est pas directement intervenu dans Natixis, il reste vigilant, alors que la banque a annoncé la semaine passée une perte annuelle de 2,8 milliards d'euros pour 2008. « Nous regardons le dossier de très près », explique-t-on à Bercy. Les préoccupations de l'État concernent essentiellement l'exposition de Natixis aux risques de marché. Pour un des membres du nouveau groupe, l'intervention de Christine Lagarde est surtout un moyen de mettre la pression sur la direction de Natixis pour accélérer la mise en ?uvre de sa restructuration. La banque dirigée par Dominique Ferrero a transféré 31 milliards d'euros d'actifs dans une structure de cantonnement ad hoc destinés à être gérés jusqu'à leur extinction. Natixis a annoncé la semaine passée qu'elle envisageait de réduire ces actifs à 25 milliards d'euros à la fin 2010. « Cet objectif est clairement insuffisant », souligne l'un de ses administrateurs. Un avis qui semble être partagé du côté des pouvoirs publics. « Il faut effectivement voir comment on peut davantage réduire les risques », ajoute une source proche. Ces interrogations seront en tout cas celles que devra résoudre François Pérol, le futur président du directoire du nouveau groupe et qui deviendra également président du conseil d'administration de Natixis. « Tout cela fait partie de la feuille de route de François Pérol », explique une source proche de Bercy. Ensuite, il sera temps d'envisager quels métiers doivent être conservés pour adopter un profil de risque limité. Après avoir cédé Caceis (conservation de titres) et failli vendre Natixis Assurances à CNP, des rumeurs font état d'une possible cession de l'assureur-crédit Coface. « Ce n'est pas à l'ordre du jour », se contentent de déclarer plusieurs sources proches. nLes préoccupations de l'État concernent essentiellement l'exposition de Natixis aux risques de marché.
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