Les syndicats veulent encore plus de concessions

Nous sommes au milieu du gué mais nous n'avons pas traversé la rivière. » Les propos de Jean-Louis Charlet, le président du syndicat AutonomeSup (réputé à droite) résument bien la position des syndicats présents à la dernière séance de négociations qui a permis hier d'obtenir un projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs « réécrit et équilibr頻, selon la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse.À l'issue de vingt-trois heures de négociations, le nouveau texte, qui sera soumis à l'avis (consultatif) du comité technique paritaire universitaire fin mars, intègre « l'ensemble des garanties demandées », a jugé Valérie Pécresse. Les points les plus épineux ont été réglés : la répartition entre les heures d'enseignement et de recherche ne pourra se faire « sans l'accord de l'intéress頻 et pourra être pluriannuelle, dans le cadre d'un projet collectif ou individuel ; l'évaluation, tous les quatre ans, sera assurée par les « experts de la discipline » ; enfin, les promotions seront assurées à 50 % au niveau local par les universités et à 50 % au niveau national par le Conseil national des universités. En définitive, n'eussent été la référence nationale de 1.607 heures annuelles, l'évaluation et les avancées en termes de revalorisation de carrière, la montagne aurait accouché d'une souris. Car les concessions du gouvernement l'ont conduit à abandonner ses projets d'origine : octroyer aux universités la gestion intégrale des promotions et la possibilité de moduler les heures d'enseignement en fonction de la « qualit頻 des travaux de recherche.Mais ce recul du gouvernement n'est pas jugé suffisant par les syndicats, loin de là. Les organisations présentes (le Snesup, absent, réclame des négociations plus larges) ont toutes estimé que la réforme de la formation des enseignants prévue pour la rentrée 2009 reste un « contentieux de taille ». « Si nous n'avons pas un signe la semaine prochaine, surtout de la part de Xavier Darcos, le mouvement risque de continuer », a ainsi prévenu Michel Piecuch, du SGEN-CFDT, qui, comme AutonomeSup et l'Unsa, exige le report d'un an. La réponse conjointe envoyée par les deux ministres à la Conférence des présidents d'université, annonçant la mise en place d'un comité de suivi, n'a pas convaincu. Quant aux directeurs d'IUFM, ils ont demandé hier que le projet soit « totalement revisit頻. Bref, les deux ministres sont sommés d'aller plus loin dans les négociations. Dans l'entourage de Xavier Darcos, on assure que « le travail va se poursuivre sur l'articulation entre formation et recrutement ». La Coordination nationale des universités a réitéré hier son appel aux manifestations unitaires le 11 mars.
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