Sun sanctionné après le refus de l'offre d'IBM

Faute de parvenir à une entente sur le prix d'acquisition, Sun Microsystems et IBM ont rompu leurs négociations de fusion. Gageons que les canaux de communication resteront ouverts. La chute de 25 % du titre Sun, sur le Nasdaq hier, prouve que le marché n'imagine pas d'alternative à un mariage de raison. IBM était prêt à proposer 9,40 dollars par action, soit 7 milliards de dollars en tout, alors que le bilan de Sun porte sur 2 milliards de cash, net. Mais le conseil de Sun a rompu les négociations exclusives, jugeant l'offre trop basse selon des sourses citées par Bloomberg.Sun Microsystems a été pour les stations de travail et les serveurs ce qu'Apple a représenté pour la micro-informatique : une entreprise dynamique, pleine d'énergie, iconoclaste, capable de bousculer l'ordre établi. Cependant, alors qu'Apple a su se réinventer et se propulser sur de nouveaux marchés (iPod puis iPhone), Sun ne s'est jamais remis de l'explosion de la bulle Internet. En 2001, la société avait terminé l'année sur un chiffre d'affaires de 18,25 milliards de dollars et un profit net de 927 millions. En 2008, les ventes ne sont plus que de 13,8 milliards de dollars et le bénéfice net de 403 millions. Sun est toujours à la merci d'un retournement brutal du marché.Qui plus est, le management de l'entreprise a le chic pour alterner des décisions brillantes, comme celle de passer son système d'exploitation Solaris en mode Open Source, ouvrant les codes à ses clients, et d'autres qui laissent sceptiques. Par exemple, le rachat de Storage Tek, un spécialiste de l'archivage de données sur bandes magnétiques pour 4 milliards de dollars.converti à l'Open SourceParmi les points forts qui séduisent IBM, Sun possède une large base installée de clients et des actifs logiciels très mal rentabilisés, notamment le langage de programmation Java qu'il a inventé. Cependant, l'arrivée à la tête de Sun de Jonathan Schwartz, qui vient du logiciel, a changé les choses. Après bien des hésitations, Sun s'est converti au modèle Open Source. Dans ce modèle, le code informatique est mis à disposition des clients qui ne payent pas de licence d'exploitation mais des frais de maintenance et de support pour obtenir une garantie de service de type industriel. Cette approche a conduit Sun à racheter MySql, la base de données Open Source pour 1 milliard de dollars. Un prix élevé, mais le potentiel est important. « En France, les grandes sociétés comptent en moyenne 2.000 applications qui tournent sur la base de données Oracle, souligne Jean-Yves Pronier, directeur marketing de Sun Microsystems France. En réalité, elles n'ont besoin d'Oracle que pour 12 à 15 applications critiques. Le reste peut tourner sur MySql. Et cela peut leur faire économiser pas mal d'argent ».Finalement, l'activité logicielle de Sun (Java, MySql?) représente un filon qu'IBM aimerait exploiter. À la différence de Sun, IBM a toujours su faire fructifier ses multiples acquisitions dans le logiciel : en 2008, son chiffre d'affaires logiciel a totalisé 22,08 milliards de dollars avec une marge brute de 85,4 %. n25 % C'est la chute en séance du titre Sun hier après la rupture des négociations avec IBM.
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