Sauve-qui-peut généralisé sur la planète Bourse

Quand le marché du crédit frôle l'asphyxie, les Bourses mondiales, elles, font " krach ". Le scénario n'est pas nouveau, mais, cette fois, la panique a atteint des niveaux extrêmes. Voire historiques. Alors que Wall Street s'enfonçait sous les 10.000 points, les places européennes ont connu de nouvelles plongées abyssales. À Paris, plus particulièrement, le CAC 40 a sombré de 9,04 %. Du jamais vu depuis sa création. À part Amsterdam (avec une chute de 9,14 %), nulle autre place européenne n'a connu pire performance.Les autres grandes européennes ne s'en sont toutefois pas sorties beaucoup mieux pour autant. À Francfort, la Bourse a connu sa pire baisse (- 7,07 % à 5.387 points) en deux ans. Hypo Real Estate , dont le sauvetage était toujours hypothétique, a chuté de 37,42 %. Seul l'Ibex espagnol a " limité " la casse (- 6,06 %). Du côté des pays émergents, certains marchés ont connu des situations plus chaotiques encore. À Moscou, après plusieurs suspensions, l'indice RTS a perdu 19 %, sa plus forte chute depuis le lancement de l'indice en 1995. Mais la Russie n'a cette fois pas été la seule dans ce cas. São Paulo, en chute de plus de 10 % à l'ouverture, a dû se livrer elle aussi à l'arret des transactions. Enfin, parmi les places les plus secouées, signalons que celle d'Istanbul a plongé de 8,6 %, et que, dans le Golfe, celle d'Arabie Saoudite s'est effondrée de 9,81 %. L'Asie pour sa part avait donné le ton hier matin, entamant la semaine sur un repli général supérieur à 6 %, après avoir déjà cédé 8 % au cours de la semaine passée." L'eau monte ", s'exclamait hier un banquier, en faisant référence à l'étranglement du marché du crédit, " même les banques ne se prêtent plus entre elles. Comment voulez-vous dans ces conditions que la confiance revienne ? " De fait, les experts n'envisagent pas de stabilisation des Bourses tant que les vannes du crédit ne s'ouvriront pas. " Or, rappelait hier Romain Boscher, directeur de la gestion actions chez Groupama AM, depuis le 15 septembre, date de la chute de Lehman, ce marché n'a pas connu un seul jour de détente. Au contraire, les signaux sont devenus chaque jour un peu plus noirs. " Et cette situation de stress historique contamine désormais les actions.INCOMPREHENSION Face à cette crise, les divers échecs des tentatives menées par les gouvernements - dont le plan Paulson - n'ont fait qu'alimenter la panique. " Les intervenants n'y comprennent plus rien, estimait Hubert Goyé, responsable des actions internationales chez BNP Paribas AM. Même les autorités semblent impuissantes à ramener le calme. Ce n'est plus une question de baisse des taux, de renflouement de banques ou d'injections de liquidités. "Sans compter que les intervenants voient désormais l'économie mondiale embarquée dans la récession. " Nous avons passé un cap, poursuit Hubert Goyé, celui à partir duquel les entreprises vont elles aussi devoir faire des économies. " Preuve en est que, après les valeurs bancaires, les industrielles étaient hier également violemment attaquées. L'indice des groupes de métaux de base restait néanmoins le plus pénalisé, avec un recul de près de 13 % sur la journée d'hier.
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