Les opérateurs télécoms se portent bien grâce aux abonnements

Une santé insolente. Les opérateurs télécoms français se portent bien, merci. Iliad, la maison mère du fournisseur d'accès à Internet Free, a publié hier un excellent chiffre d'affaires du troisième trimestre, en hausse de 30 %. Même en décomptant l'apport de son rival Alice, qu'il a acquis cet été, Free affiche une progression de 17 % et se targue d'une « dynamique de recrutement record ». De juillet à septembre, l'inventeur de la première box d'accès à Internet a en effet conquis 141.000 nouveaux abonnés ? déduction faite des résiliations de contrats ? c'est-à-dire près d'un tiers de l'ensemble des recrutements du marché de l'ADSL. S'ils sont séduits par un abonnement donnant accès à petit prix à la fois à Internet, au téléphone et à la télévision, les clients ne se privent pas de dépenser au-delà des 29,99 euros, par exemple en regardant de la vidéo à la demande : le revenu moyen par abonné de Free a progressé sur le trimestre, à 36,40 euros. Cet exemple semble confirmer que le secteur des télécommunications est traditionnellement « contracyclique ». France Télécom aussi se porte bien. L'opérateur historique a publié jeudi dernier des résultats solides et assuré qu'il ne ressentait pour l'instant aucun impact du ralentissement économique, sauf en Espagne. Son PDG, Didier Lombard, soulignait lundi dans nos colonnes que les consommateurs pourraient repousser l'achat d'un nouveau téléphone portable mais « ils garderont leur forfait ». Or, aujourd'hui, 85 % de son chiffre d'affaires en France est constitué de recettes récurrentes, correspondant à des abonnements au mobile, au téléphone fixe ou à Internet. arbitragesToutefois, si la récession s'aggrave et se prolonge, les consommateurs pourraient procéder à des arbitrages. Aux États-Unis, une étude de l'institut Nielsen a montré que certains d'entre eux résiliaient leur abonnement de téléphone fixe pour ne conserver que leur forfait mobile. Du côté de la clientèle des entreprises, la crise a commencé à toucher le premier équipementier mondial en réseaux, l'américain Cisco, qui s'attend à une baisse de son chiffre d'affaires ce trimestre. Pour l'instant, en France, aucun opérateur n'a déclaré souffrir du ralentissement. SFR publiera ses chiffres, avec ceux de sa maison mère Vivendi, le 13 novembre. Mettant en avant sa résistance dans un contexte économique perturbé, le secteur n'a évoqué que récemment « les conséquences probables de la crise financière sur la consommation des ménages et du secteur des communications électroniques » : c'était dans un communiqué de la Fédération française des télécoms s'insurgeant contre la taxe imposée au secteur pour financer la réforme de l'audiovisuel public? Delphine Cuny
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