Le Congrès examine le sort de la SEC

« Nous n'avons pas du tout besoin de la Securities and Exchange Commission. » Ce propos extrême tenu lundi par l'un des membres de la Chambre des représentants, Ron Paul (républicain), n'est certainement pas isolé. Après plusieurs mois de crise financière et son échec à déjouer l'affaire Madoff, une fraude portant sur 50 milliards de dollars, la SEC se retrouve au centre des critiques. Et des intentions de réforme de l'architecture de régulation américaine passant ou non des marchés à terme, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Mais le sujet est loin de faire consensus. Pour le président de la commission sur les services financiers de la Chambre des représentants, Barney Frank (démocrate), le rôle de la SEC et de la CFTC doit être renforcé, avec des ressources supplémentaires. Pour lui, les deux autorités doivent se concentrer sur la surveillance des marchés. Et c'est à une troisième autorité que reviendrait le soin de suivre les éventuelles menaces systémiques. un seul employéDe l'avis de Ron Paul, intervenu lors de l'audition sur l'affaire Madoff au Congrès, ce n'est pas la bonne approche. Depuis les années 1930, à chaque fois qu'un problème survient, de nouvelles agences de surveillance sont créées et des moyens supplémentaires leur sont alloués. « Cette approche donne un faux sentiment de sécurité. » Pour autant, l'homme politique ne jette pas la pierre aux employés de la SEC. « Ils ont une tâche impossible à remplir » devant la multitude des transactions. Pour lui, il existe déjà des lois contre les fraudes et il suffit de poursuivre les contrevenants.Arthur Levitt, qui a dirigé la SEC de 1993 à 2001, a une tout autre analyse. L'affaire Madoff ne constitue en rien, selon lui, la preuve qu'il faut supprimer la SEC ou, au contraire, la doter de plus de moyens. « Ce scandale souligne le besoin d'une approche de régulation adaptée au XXIe siècle », a-t-il avancé dans un point de vue au « Wall Street Journal » (publié lundi). Pour cet ancien gendarme de la Bourse, la complexité des produits, les marchés et les stratégies d'investissement plaident en faveur d'une « approche centrée sur l'évaluation des risques ». Son successeur, Bill Donaldson, avait créé un service d'évaluation des risques au sein de la SEC. Mais celui-ci ne comptait plus qu'un seul employé depuis février dernier. Arthur Levitt espère donc que ce scandale serait la dernière incitation à réformer la structure de régulation. Christèle Frad
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