La baisse des prix s'accélère

Bonne nouvelle, du moins si l'on se place du côté des acquéreurs?: la baisse des prix s'accélère dans l'immobilier. La Fnaim chiffre à 9,8 % le recul des prix au premier trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008 (8,4 % pour les appartements et 11,2 % pour les maisons). « Nous ne croyons pas à une spirale baissière très douce. Il va y avoir un repositionnement du marché assez brutal [en 2009] », prévient de son côté Pierre Bazaille, président de l'Institut notarial de l'immobilier.De fait, alors que le nombre de transactions dans l'ancien a déjà reculé de 17 % en 2008, pour revenir à 667.000 ventes contre 802.000 en 2007, le Conseil supérieur du notariat constate une nouvelle chute de 37 % des ventes en janvier et février par rapport aux deux premiers mois de 2008. Un chiffre qui monte, sur le seul mois de janvier, à 47 % à Paris et à 40 % à 50 % sur le reste de l'Île-de-France. Plus que de difficultés d'accès au crédit, ces chiffres, qui correspondent à des promesses de vente signées trois mois plus tôt, témoignent de la crise de confiance des Français, tétanisés par l'éclatement en septembre de la crise financière.forts contrastesLa baisse des prix en 2009 n'en devrait pas moins être très contrastée, selon les notaires. Dans les quartiers d'excellence des grandes métropoles, ou pour les biens n'ayant aucun défaut, les prix se maintiendront. Mais la chute pourrait atteindre 10 % dans les grandes métropoles de province et de 10 % à 20 % pour les maisons des périphéries. Pour la région capitale, Thierry Delessalle, chargé de la conjoncture immobilière à la Chambre des notaires d'Île-de-France, prédit un repli de 5 % à 10 % des prix cette année. Au quatrième trimestre, les prix des appartements se sont déjà érodés de 1,9 % sur Paris, de 1,4 % en petite couronne et 2 % en grande couronne et ceux des maisons de 2,6 % en petite couronne et de 3,7 % en grande couronne. Avec de forts contrastes?: dans certaines villes, les prix médians des maisons anciennes ont chuté de 30 % quand ils ont encore crû dans d'autres. « Le marché devient illisible », confesse Thierry Delesalle. Tout en notant que « les transactions supérieures à 300.000 euros se sont raréfiées » au profit des biens de petite taille.« Ce reflux des prix est une bonne nouvelle tant les envolées des dernières années avaient déconnecté le marché de la réalité économique », relève Alexandre Mirlicourtois, du cabinet Xerfi. Et de rappeler que les prix dans l'ancien « ont progressé de 148,7 % entre 1997 et 2007 », quand les revenus des ménages « ne s'élevaient que de 51,3 % et que l'inflation restait bloquée à 16,7 % ». Le faible endettement des Français, le nombre peu élevé de propriétaires (57 % contre 67 % dans la zone euro) et la pression démographique devraient suffire, selon lui, à « stopper, puis renverser le cycle baissier » à partir de 2010. Sophie Sanchez
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