Les états généraux posent un ultimatum à la presse écrite

La presse a six mois pour se réinventer. Le message lancé par Arnaud de Puyfontaine hier aux professionnels de la presse est clair. À l'occasion de la remise officielle à la ministre de la Culture, Christine Albanel, des 90 propositions du livre vert, issues des états généraux de la presse, le président du groupe de travail consacré au processus industriel a annoncé ses propositions sur la réforme du système d'impression et de distribution de la presse sous forme d'ultimatum. Si le secteur ne parvient pas à les mettre en ?uvre d'ici à juin, « il faudra alors prendre des décisions radicales », affirme Arnaud de Puyfontaine. « Notre industrie n'a plus de temps à perdre », martèle-t-il.En effet, un grand nombre des propositions pour moderniser l'industrie de la presse reste du ressort des éditeurs. Ainsi, Arnaud de Puyfontaine propose de lancer une négociation collective entre éditeurs et imprimeurs sur la modernisation du système d'impression, qui souffre de surcoûts importants. L'objectif est de réduire les coûts d'impression de la presse quotidienne nationale (PQN) de 30 % à 40 %. L'ex-patron du groupe de presse magazine Mondadori France estime qu'un accord doit impérativement être trouvé d'ici à avril.Une autre piste pour améliorer la distribution de la presse serait d'ouvrir le réseau de point de vente de la presse quotidienne régionale (entre 50.000 et 55.000) aux titres de presse quotidienne nationale. En l'absence de résultats tangibles obtenus d'ici à juin 2009, Arnaud de Puyfontaine et Bernard Spitz, délégué à la coordination de ces états généraux, affirment qu'il faudra alors envisager une révision de la loi Bichet qui régit la distribution de la presse en France. Et surtout, une redéfinition des taux de TVA par types de presse pourrait être étudiée. Ainsi, les titres d'information politique et générale bénéficieraient d'un taux plus avantageux que les autres (people, féminin, loisir, télé?). trois mesures d'urgenceÀ situation exceptionnelle, remèdes exceptionnels. Alors que se profile une année 2009 désastreuse en termes de recettes publicitaires pour la presse, mais aussi pour les autres médias, les états généraux ont proposé la mise en place de trois mesures d'urgence pour aider le secteur à faire face à la crise. En premier lieu, le livre vert propose l'instauration d'un moratoire d'un an sur l'augmentation des tarifs postaux. Une mesure dont le coût est estimé à 10 millions d'euros. Signée en juillet dernier avant le renversement du marché publicitaire, cette augmentation est comprise entre 4,8 % et 6,4 % pour 2009 selon les types de presse. Autre mesure d'urgence, la mise en place d'une exonération temporaire de charges sociales pour les kiosquiers. Le coût de ces exonérations est chiffré à 57 millions d'euros. Il profiterait à près de 5.500 points de vente sur les 30.000 que compte l'Hexagone. Enfin, l'État pourrait réorienter ses investissements publicitaires vers la presse. Ce dernier consacre actuellement 20 % de son budget publicitaire à ce secteur, contre 40 % en moyenne pour les annonceurs privés. Un coup de pouce qui dégagerait 20 millions d'euros.« Il y aura bien sûr des mesures d'urgence, indispensables pour surmonter la crise », a souligné Christine Albanel, ministre de la Culture, affirmant que « la question d'un moratoire était bien sur la table ». Les arbitrages de l'Élysée vont maintenant devoir s'affiner pour faire le tri dans la pléthore de propositions du livre vert. Car les recommandations du livre vert « ne préjugent pas des décisions retenues et des arbitrages gouvernementaux qui interviendront dans les prochaines semaines », a insisté Christine Albanel. Le président Nicolas Sarkozy devrait dévoiler les propositions retenues le 23 janvier. n texte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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