La récession frappera presque tous les secteurs

C'est désormais certain. Malgré le plan de relance gouvernemental, la France n'échappera pas à la récession cette année. En effet, après une hausse de 0,9 % en 2008, le PIB reculera de 0,6 % cette année selon les experts du Crédit Agricole. Sans ce plan, dont l'effet sur la croissance est estimé à 0,3-0,5 point de PIB par la Banque verte ? loin du 1 % martelé par le ministre de la Relance, Patrick Devedjian ?, la récession aurait donc été plus sévère. « Les estimations du gouvernement nous semblent un peu élevées, compte tenu du contexte actuel caractérisé par une grande incertitude. Vu la spirale baissière dans laquelle est engagée notre économie, des mesures à l'impact très rapide sont nécessaires. Or, la plupart des mesures contenues dans ce plan n'auront pas d'effet immédiat, à l'exception de celles destinées à soutenir les secteurs en difficulté, comme l'automobile », explique Olivier Bizimana au Crédit Agricole. Timide rayon de soleil, cette panne ne devrait pas se prolonger, les économistes tablant sur une hausse du PIB de 1,2 % en 2010.Désormais identifiées par les économistes, les origines de cette récession sont multiples : désordre financier mondial dans le sillage de la crise des subprimes, récession dans la plupart des économies industrialisées et ralentissement sévère de l'activité dans les pays émergents aboutissant à une décélération importante du commerce mondial.écart de croissanceDans ce contexte, l'économie tricolore fera cette année un peu mieux que ses partenaires, l'activité étant attendue en baisse de 2,3 % aux États-Unis, de 0,8 % dans la zone euro et de 1 % en Allemagne. Pourquoi ? Selon le Crédit Agricole, la petite résistance de la consommation due à la réserve importante d'épargne des Français expliquerait cet écart de croissance, malgré la montée du chômage et le ralentissement anticipé des revenus d'activité. Maigre consolation.Comme en 1993, date de la dernière récession observée en France, la plupart des secteurs afficheront une baisse de leur production. L'industrie souffrira particulièrement, en particulier le secteur naval (? 30 %), l'habillement et les chaussures (? 9,5 % et ? 8,5 %), l'automobile (? 8 %). Très dynamique depuis 2000, porté par l'effervescence de l'immobilier, le bâtiment n'échappera pas à la morosité (? 7,7 %). La résistance affichée jusqu'ici par ce secteur est donc en passe de s'achever avec l'assèchement des carnets de commandes et la livraison des derniers chantiers. Fabien Piliu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.