Le patron des Banques Populaires au centre des jeux de pouvoir

Le compte à rebours a commencé entre les Banques Populaires et les Caisses d'Épargne. Il y a deux semaines, les deux groupes ont été sommés par l'Élysée d'accélérer le rapprochement de leurs organes centraux, et surtout de réaliser une fusion complète (« La Tribune » du 2 février) s'ils voulaient bénéficier de l'aide publique en fonds propres, indispensable à la survie de leur filiale commune Natixis. Selon plusieurs sources proches du dossier, l'État leur a imposé de présenter un schéma détaillé de leur fusion le 26 février. Ce jour-là, les Caisses d'Épargne, les Banques Populaires et Natixis dévoileront à la communauté financière leurs résultats de l'année 2008. Dans le même temps, ils devront annoncer le périmètre de leur fusion ainsi qu'une gouvernance clarifiée.Sur ce terrain, les Caisses d'Épargne ?uvrent, depuis plusieurs semaines, pour que Philippe Dupont, le président des Banques Populaires, ne soit pas, contrairement à l'accord passé entre lui et Charles Milhaud, son alter ego aux Caisses d'Épargne destitué depuis, le président du directoire du nouvel ensemble. Le président de L'Écureuil, Bernard Comolet, a ainsi, selon nos informations, envoyé, il y a quelques jours, une note à l'Élysée, à Bercy et à la Banque de France. Dans ce document, il assure les pouvoirs publics de l'engagement plein et entier de son groupe en faveur d'une fusion complète, conformément à leur demande, pour peu que le futur président du directoire ne soit ni un bleu ni un rouge. Dit autrement, le président des Caisses d'Épargne joue la carte du « tout sauf Dupont » pour la présidence du nouveau groupe.ambiance électriqueLes ambitions de Philippe Dupont apparaissent donc de plus en plus menacées. Selon des proches, le patron des Banques Populaires a désormais bel et bien pris conscience qu'il va lui être difficile d'obtenir le poste. Aussi réfléchirait-il à la manière de rebondir au conseil de surveillance. Il pourrait dans son schéma en assurer la co ou la vice-présidence aux côtés de Bernard Comolet, voire d'en assurer une présidence tournante.Dans le même temps, Philippe Dupont essuie une salve de critiques au sein même des Banques Populaires. Leurs résultats annuels risquent, selon plusieurs sources proches, d'être légèrement dans le rouge, notamment à cause des lourdes pertes attendues chez Natixis. En attendant, il tente d'en faire porter le chapeau à son numéro deux Bruno Mettling. Ancien des Caisses d'Épargne, il avait été à la man?uvre lors de la création de Natixis, il y a deux ans. Philippe Dupont cherche aussi à lui faire endosser la responsabilité de l'acquisition de Foncia et des agences HSBC, jugées cher payées dans le réseau des Banques Populaires. Bruno Mettling, dont il était prévu qu'il ne soit pas au directoire du nouveau groupe, n'aurait même plus droit à sa « reconversion » à la tête d'une Banque Populaire. Aussi quitterait-il le groupe au début du mois de mars. Une éventualité que dément son entourage.Seule certitude : l'ambiance est, dit-on, électrique au sein des Banques Populaires. Il n'empêche, les présidents et directeurs généraux ont tenu, vendredi, une réunion au cours de laquelle ils ont, à en croire un porte-parole du groupe, renouvelé leur confiance à Philippe Dupont et à Yvan de la Porte du Theil pour poursuivre les négociations avec les Caisses d'Épargne. Les deux groupes se retrouveront pour une grande réunion décisive le 19 février, comme le rapportait samedi « Le Figaro ».
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