Le marché revient sur des actifs plus risqués

Simple leurre ou signe d'un goût du risque retrouvé ? Il y a un mois, jour pour jour, le CAC touchait un plus-bas depuis six ans en clôturant à 2.519,29 points. Depuis, l'indice parisien s'est nettement repris, s'octroyant un rebond de 16 % sans pour autant parvenir à franchir la barre des 3.000 points. Derrière cette hausse se cachent de grandes disparités. Avec, d'un côté, des profils plutôt défensifs jusque-là plutôt à la traîne et, de l'autre, un bloc de dossiers jugés très sensibles. Parmi ces derniers on retrouve en grande majorité des acteurs du monde de la finance comme Dexia dont le cours a plus que doublé sur la période, suivi par Société Généralecute; Générale (+ 80,1 %), Axa (+ 72,1 %), BNP Paribas (+ 55,8 %) ou encore Crédit Agricolegricole (+ 52,5 %). L'industrie automobile n'est pas en reste. En témoignent les envolées de Renault (+ 105,9 %)et de Michelin (+ 48,7 %). À cela s'ajoutent quelques sociétés au destin incertain telles qu'Alcatel-Lucent (+ 75,8 %).A contrario, les groupes qui avaient fait preuve d'une certaine résistance face à la crise sont relégués en queue de peloton. Les écarts de performance avec les premiers du classement sont impressionnants et dépassent parfois les 130 points. Le constat est le même si l'on décortique la reprise de l'Euro Stoxx 50 depuis le 9 mars. Faibles volumesOutre-Atlantique, le S&P 500 suit une mouvance identique. D'aucuns diront qu'une action a d'autant plus de chance d'être propulsée vers les sommets si son cours a, au préalable, été massacré. Olivier de Faramond, gérant chez Swan Capital Management, souligne que, « à partir du moment où l'on considère que la plupart des vendeurs se sont présentés, il suffit d'un petit nombre d'acheteurs pour provoquer une dynamique haussière ». De son côté, Romain Burnand, président de Moneta Asset Management, relativise la situation en rappelant que « les volumes restent assez faibles ». Le tout dans un contexte de transition avant la première grosse salve, attendue la semaine prochaine, des publications de résultats trimestriels américains. Il n'empêche que la reprise des marchés peut difficilement n'être que mécanique. Ne serait-ce que parce qu'une intention d'achat doit être motivée par un minimum d'éléments tangibles. En l'occurrence, les mesures historiques annoncées par les membres du G20 pour recapitaliser l'économie mondiale ont indéniablement apaisé les esprits. Et cela pour une raison principale : l'interventionnisme des dirigeants politiques éloigne le spectre d'une multiplication des faillites dans les domaines d'activité les plus à la peine. Dans ce cadre, les investisseurs sont plus enclins à arbitrer en faveur d'actifs plus risqués. « Le plus grand risque pour un investisseur qui aurait été emporté par la baisse des marchés serait de passer à côté de la reprise », glisse Romain Burnand. Encore faut-il savoir si ce réveil des indices se traduira par un rally durable. Pour le moment, il est difficile de se prononcer avec certitude. En tout cas, les liquidités sont là. Selon Olivier de Faramond, on chiffrerait à 9.000 milliards de dollars la masse d'argent épargnée par la crise.
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