Sous le poids de sa dette, le G8 perd de son crédit

Le ton est donné par Lula. Dans une interview au « Monde », le président brésilien n'y va pas par quatre chemins en décrétant que « le G8 n'a plus de raison d'être » en matière économique. Fort de la décision de l'agence d'évaluation financière Moody's de mettre sous revue la notation souveraine du Brésil en vue d'un éventuel relèvement, le représentant d'une des quatre grandes puissantes émergentes entend faire reconnaître la nécessité de substituer au G8 un plus vaste forum multilatéral. débacle occidentaleÀ l'instar du G20 qui s'est réuni début avril à Londres pour trouver des solutions à la crise. Car le G8, c'est-à-dire les sept principales puissances industrialisées plus la Russie seule à jouer sur les deux tableaux, qui tient chaque année sa grand-messe, ne représente que l'hémisphère Nord, alors qu'il se passe désormais toujours quelque chose aussi au Sud. Depuis trois mois, c'est le Sud, au travers des Bric ? Brésil, Russie, Inde et Chine ?, qui mène tambour battant la croisade contre l'hégémonie du dollar et dont les arguments prennent jour après jour plus de poids. Car les pays nantis vont mettre des années à se relever de l'amoncellement de dettes qu'ils ont accumulées pour faire face à la crise. Le sauvetage du système bancaire et les mesures de lutte contre la récession la plus sévère de l'après-guerre vont faire exploser la dette des pays les plus riches du monde, à quelque 115 % de leur PIB, contre 78 % en 2006, l'année précédant le déclenchement de la crise, soit trois fois plus que celle des principales puissances émergentes, Chine comprise, qui s'est réduite de 38 % à 35 % au cours de la même période, selon le Fonds monétaire international.On comprend pourquoi les agences de notation surveillent étroitement les triple A, leurs notes les plus prestigieuses, accordés à cinq des pays du G8. Celle de la Grande-Bretagne a déjà été mise sous perspective négative par Standard and Poor's et, à défaut, de menacer la note souveraine de la première puissance mondiale, S&P et consorts montrent régulièrement les États-Unis du doigt. Le déficit budgétaire américain dépassera 13,5 % du PIB en 2009, de quoi inquiéter ses créanciers, à commencer par la Chine qui est devenue la première d'entre eux devant le Japon. La contraction du produit intérieur brut japonais atteindrait 14 %, les exportations de l'Allemagne, sa force de frappe historique, s'écroulent?Face à la débâcle du monde occidental, le monde émergent fait son chemin. Désormais, sa part de la capitalisation boursière mondiale atteint près de 25?% contre 15?% début 2007. Ses prétentions d'aujourd'hui sont à la mesure de sa montée en puissance économique. Certes, les quatre Bric ne représentent encore que moins du quart de la richesse produite par les pays du G8, mais ils sont désormais en mesure de mettre les États-Unis et le dollar à genoux. Bien qu'ils s'arment contre l'effet boomerang qui les menacerait alors. nLe déficit budgétaire américain dépassera 13,5 % du PIB en 2009, de quoi inquiéter ses créanciers.
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