Numéro un en production et en consommation d'acier, la Chine s'avère particulièrement sensible à l'évolution de la demande mondiale. Pour preuve, les aciéristes chinois sont en train d'adopter des mesures draconiennes pour limiter l'impact du coup de froid que subit leur domaine au point de faire dégringoler les prix de l'alliage chaque jour. Quatre aciéristes du nord du pays se sont mis d'accord en début de semaine pour réduire de 20 % leur production. Et deux autres géants de l'acier, Baosteel et Shougang Group, auraient décidé, hier, d'interrompre leurs importations de minerai de fer en provenance du Brésil, et ce jusqu'à la fin 2008. Par contraste, en début d'année, le groupe minier brésilien Vale était parvenu à imposer une progression de 60 % de ses tarifs aux mêmes industriels. Une hausse que les aciéristes avaient été contraints d'accepter après d'âpres négociations, tant l'appétit du pays pour le minerai semblait illimité. La croissance chinoise est avide d'acier, pour ses infrastructures et autres bâtiments, mais le pays réexporte aussi une partie de sa production. C'est d'ailleurs le plongeon de la demande dans le secteur automobile qui se répercute sur toute la filière.CROISSANCE REVUE EN BAISSEPas étonnant dans ces conditions que la banque UBS ait récemment revu en baisse ses prévisions de croissance pour la Chine désormais estimée à 8 % en 2009 et non plus 8,8 % comme prévu initialement. Cette révision n'inquiète pas encore trop les experts, mais elle esquisse peut-être une nouvelle tendance dans un pays dont le PIB a crû en moyenne à près de 9 % ces deux dernières décennies. Un atout pour Pékin : de confortables marges de manoeuvre budgétaires et monétaires pour stimuler la demande domestique et compenser la baisse des exportations.

latribune.fr

23 Oct 2008, 5:09

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