Sérieux revers pour Renault-Nissan

Rien ne va plus chez Nissan. Le partenaire japonais de Renault, qui a généré l'an dernier une petite moitié des profits du groupe français (1,29 milliard d'euros en 2007 sur un résultat net de 2,7 milliards), est tombé dans le rouge. Il a enregistré un déficit d'exploitation de près de 100 milliards de yens (830 millions d'euros) au troisième trimestre de son exercice fiscal 2008-2009. La perte nette ressort à 83 milliards (690 millions d'euros). Les ventes mondiales ont dégringolé de 18,6 %.Et ce n'est pas fini. Le troisième constructeur nippon anticipe, sur l'exercice clos fin mars, une perte opérationnelle de 180 milliards (1,5 milliard d'euros). Le déficit net devrait atteindre les 265 milliards (2,2 milliards d'euros), pour un chiffre d'affaires en chute d'un quart. Ce sera la première perte nette depuis que Carlos Ghosn, arrivé comme directeur général en 1999, a pris la présidence de Nissan en 2000.moins 20 % sur toutConséquence de cette déroute, Nissan va supprimer 20.000 postes sur l'exercice 2009-2010 qui démarre le 1er avril. Au 31 mars 2010, il compte avoir réduit ses effectifs mondiaux de 8,5 %. Ces derniers mois, il a égrené des plans sociaux portant sur des milliers de postes en Espagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Japon. Nissan compte notamment diminuer de 20 % en un an ses dépenses salariales dans les pays à coûts élevés. La production sera aussi réduite de 20 % par rapport aux prévisions antérieures, soit une diminution de près de 800.000 véhicules. Le constructeur a aussi révisé à la baisse ses projets industriels, réduisant ses investissements de 20 %. Il suspend sa participation à la future usine conjointe avec Renault à Tanger, au Maroc. Nissan renonce également au versement d'un dividende de fin d'année à ses actionnaires. Il s'apprête aussi à supprimer les bonus des dirigeants. Et certaines catégories de cadres devraient voir leur rémunération réduite de 10 %.« Nous sommes frappés par trois difficultés : crise du crédit, récession économique et hausse du yen », a indiqué hier Carlos Ghosn, PDG de Nissan lors d'une conférence de presse, estimant que « les pires scénarios possibles s'étaient systématiquement réalisés » ces derniers mois. Nissan est notamment frappé par la dégringolade du marché américain où il réalise traditionnellement une fraction importante de ses marges. Au troisième trimestre, les marchés automobiles ont fléchi de 35 % outre-Atlantique, de 20 % en Europe, et de 14 % au Japon. Le yen s'est pour sa part réévalué de 20 % en un an.Nissan n'est pas le seul constructeur japonais à souffrir actuellement. Vendredi, son grand rival Toyota a annoncé qu'il tablait lui aussi sur une perte opérationnelle pour l'année en cours de 450 milliards de yens (3,8 milliards d'euros). Soit le premier déficit de son histoire. Mazda, Mitsubishi, Isuzu, Fuji Heavy (Subaru) prévoient également une perte sur l'exercice fiscal. Il n'empêche ; pour Renault, cette première contre-performance de l'allié japonais est une très mauvaise nouvelle. n
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