Des taux durablement bas

L'histoire est grosso modo la même sur le marché obligataire et sur les Bourses?: chacun cherche son point bas. Mais pas plus que les stratégistes actions, aucun spécialiste des taux ne se risquerait actuellement à prévoir la fin du « rally » des emprunts d'État. Pourtant, les taux sans risque ont atteint des niveaux que l'on pourrait être tenté de qualifier de « plancher »?: près de 2,50 % à 10 ans en séance aux États-Unis vendredi et moins de 3 % sur la même échéance en Allemagne. En outre, avec l'annonce du plan de relance Obama ? plus de 1.000 milliards de dollars ?, un certain retour de l'appétit pour le risque a pu être observé, et les taux se sont légèrement tendus. Enfin, dans un environnement de marché normal, l'ampleur de l'augmentation attendue de l'offre de papier souverain aurait toutes les raisons d'orienter les taux à la hausse.Pourtant, l'annonce par le Trésor américain de plus de 400 milliards de dollars d'émissions de dette d'ici à la fin de l'année, dont 25 milliards à 3 ans et 10 milliards à 10 ans dès cette semaine, a à peine ému les marchés. Quant à l'adjudication de T bills à 3 mois de lundi, elle a attiré une telle demande que les titres ont été émis avec un rendement ridiculement faible de 0,005 %?: le taux le plus bas depuis 1929, c'est-à-dire depuis que ces opérations existent. De toute évidence, les investisseurs sont encore prêts à payer très cher l'assurance de liquidité que leur offre la dette souveraine américaine?! Le phénomène a toutes les chances de durer. Par son action, la Réserve fédérale soutient de facto le marché obligataire. Ben Bernanke a même laissé entendre qu'il pourrait acheter directement des titres du Trésor. En fait, la Fed le sponsorise déjà. En achetant des « commercial papers », en menant des procédures de refinancement très accomodantes, ou encore par le programme de rachat des titres des agences hypothécaires qui a débuté vendredi ? d'ici à la fin de l'année, elle pourrait avoir acheté pour 100 milliards de dollars titres ?, elle entretient la « surliquidit頻 des marchés. Laquelle vient tout naturellement s'investir? sur les bons du Trésor. Sophie Rolland
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