Moscou renforce son emprise sur ses anciens satellites

Emmanuel Grynszpan à MoscouLe Kremlin profite de la crise mondiale et de la passation de pouvoir à Washington pour repousser une à une les initiatives américaines dans ce qu'il considère comme sa « zone d'influence ». Réunis mercredi et jeudi à Moscou pour « discuter d'efforts conjoints pour combattre la crise économique globale », les leaders de la Biélorussie, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et de la Russie ont décidé de la création d'un fonds commun de 10 milliards de dollars. Sans surprise, la Russie prend sur elle les trois quarts des efforts tandis que le Kazakhstan consent à y verser 1 milliard de dollars. On ignore la contribution des autres pays.Les conséquences pour Washington ne se sont pas fait attendre. À peine Bichkek avait-il reçu jeudi la promesse d'une aide russe de 2 milliards de dollars que le président kirghiz, Kourmanbek Bakiev, demandait la fermeture de la base militaire américaine de Manas, servant de base arrière pour les opérations en Afghanistan. Les États-Unis, qui ont déjà perdu en 2005 une base militaire similaire en Ouzbékistan, seront dans cent quatre-vingts jours (le délai imparti pour quitter Manas) limités à l'accès via le Pakistan, lui-même de plus en plus problématique.Outre l'aspect militaire, ce sont les accès occidentaux potentiels aux ressources énergétiques d'Asie centrale qui risquent d'être coupés. Par atavisme ou par nécessité, l'Ouzbékistan, un important producteur de gaz, se montre sensibles aux avances de Moscou après avoir longtemps laissé rêver Européens et Américains sur des liens énergétiques contournant le grand frère russe. En dépit des difficultés économiques à domicile, le Kremlin est plus que jamais enclin à se montrer généreux pour contrer l'influence occidentale.le gaz ouzbekLa visite fin janvier de Dmitri Medvedev à Tachkent a montré que le Kremlin considère le gaz ouzbek comme l'un des plus importants enjeux régionaux. Le président russe a ainsi accédé aux demandes de l'autocrate Islam Karimov en acceptant d'acheter le gaz ouzbek aux « prix européens » moins le transport tandis qu'il lâchait un projet de centrale hydroélectrique tadjik jalousé par Tachkent. En échange, Islam Karimov a promis que l'intégralité du gaz ouzbek sera exporté via la Russie (16 milliards de mètres cubes en 2009, voire 31 milliards d'ici trois ans). n
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