ovationUn jour de décembre 2008, Nicolas Chaillan tombe en arrêt devant une table tactile de l'hôtel Sheraton à New York. L'interface permet de géolocaliser de nombreux services dans le quartier. « D'emblée, j'ai imaginé les développements possibles de cet étonnant outil », explique-t-il. Début 2009, il confie les rênes de son agence de communication Web Softakt à ses adjoints et créé une société entièrement consacrée aux applications tactiles sur mesure. After-mouse.com, comme son nom l'indique, prend le pari du développement des ordinateurs sans claviers ni souris.Fort d'un partenariat avec Microsoft, l'inventeur de la table tactile « multitouch », la société française a déjà élaboré un premier logiciel pour un grand réseau d'agences immobilières. « Alors que les agences sont désertées au profit de la recherche de biens immobiliers sur Internet, la table tactile va inciter les consommateurs à renouer le lien avec les vendeurs », explique Nicolas Chaillan. Autour de la table, l'agent immobilier présente des photos de biens que les clients peuvent agrandir d'un simple mouvement du doigt. Ils peuvent comparer les caractéristiques de plusieurs offres, les localiser et garder en mémoire leur sélection via leur e-mail ou leur téléphone portable grâce à une liaison Bluetooth.Nicolas Chaillan a suivi de près l'expérience menée dans les boutiques de l'opérateur de télécoms AT&Tmp;T aux États-Unis. Microsoft a équipé 50 magasins en tables tactiles : en posant les téléphones sur la table, les clients peuvent comparer les données techniques, visualiser les couleurs disponibles. Les agences équipées ont enregistré une hausse de leur fréquentation de 27 %.sur mesureAfter-mouse a investi 250.000 euros pour créer son logiciel immobilier. « Il est vrai que nous défrichons ce secteur. Tout est à créer : le langage de programmation, les protocoles de sécurité et surtout l'ergonomie de l'interface », observe Nicolas Chaillan. Car, au-delà des possibilités spectaculaires de la technologie tactile, le design du logiciel doit être parfaitement adapté afin de permettre à plusieurs personnes d'agir en même temps et sans gêne sur le contenu multimédia qui s'affiche sur l'écran. After-mouse.com démarche les grands noms dans l'univers du voyage, de la grande distribution et de la restauration. Il finalise un accord avec une chaîne de restaurants parisiens pour fournir des tables tactiles sur lesquelles les clients pourront approfondir les détails du menu ou surfer sur le Net entre le fromage et le dessert?La table tactile de Microsoft reste chère (11.000 euros) et le développement d'un logiciel sur mesure coûte entre 20.000 et 100.000 euros. Cela n'effraie pas Nicolas Chaillan persuadé que les prix vont baisser et que le basculement dans le monde de l'après-souris est inéluctable. L'entreprise emploie désormais 20 personnes et vise un chiffre d'affaires de 1 à 2 millions d'euros cette année. Laurent Periconed

latribune.fr

23 Mai 2009, 1:43

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