Société Générale en perte  : la fausse note française

Dans le concert de bons résultats des banques qui ont bien résisté à la crise, comme Barclays, JP Morgan ou BNP Paribas, la perte nette de 278 millions annoncée jeudi par la Société Généralecute; Générale a largement surpris puisque les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice de 322 millions. « La forte hausse des revenus a été absorbée par les effets de la dégradation de l'environnement », a expliqué Frédéric Oudéa, qui étrennait pour l'occasion son habit neuf de PDG.L'action Société Généralecute; Générale a du coup plongé de 9,8 % jeudi, alors que l'indice européen des valeurs bancaires ne cédait que 0,8 %, avant de stagner vendredi quand ses pairs gagnaient 4 % en moyenne, la banque française ayant été handicapée par l'abaissement de ses notes de crédit par l'agence de notation financière Standard & Poor's.En revanche, les revenus trimestriels de la banque, hors éléments exceptionnels, ont progressé de 16 % sur un an, à 7 milliards d'euros. Une performance tirée par la banque de financement et d'investissement (BFI), avec des revenus hors éléments non récurrents de 2,7 milliards, dopés par le pic d'activité obligataire du premier trimestre. « Avec un tel début d'année, la BFI est partie pour réaliser un revenu sous-jacent d'au moins 5,5 milliards en 2009, ce qui constituerait sa deuxième meilleure année après 2006 », anticipe Alain Tchibozo, analyste actions chez ING.hypothèses prudentesQuant à la banque de détail, ses revenus reculent de 1 %, à 1,73 milliard, la hausse de la marge d'intérêt compensant l'érosion des commissions.Mais la Société Généralecute; Générale a choisi d'adopter des hypothèses très prudentes, notamment sur l'immobilier américain. Elle paye ainsi un lourd tribut aux dépréciations d'actifs. Rien qu'en BFI, l'addition s'élève à 1,51 milliard d'euros, là où BNP Paribas a limité ses pertes à 800 millions. La banque a pâti de son exposition aux rehausseurs de crédit (609 millions, contre 296 millions pour BNP).Comme ses cons?urs, la Société Généralecute; Générale est aussi affectée par la montée du coût du risque, multiplié par 2,6 sur un an, à 1,35 milliard. La progression est particulièrement forte dans les réseaux internationaux (299 millions contre 87 millions l'an dernier), et notamment en Russie. Mais pour la banque, cette charge reste nettement inférieure à sa capacité bénéficiaire à l'international. Malgré ces éléments non récurrents plus importants qu'attendu, la banque met en avant sa « structure financière solide », avec un ratio de fonds propres (« tier one ») de 8,7 % au 31 mars, qui montera à 9,2 % après injection par l'État d'une deuxième tranche de 1,7 milliard. Benjamin JuLlien
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