théâtre« Le jour de l'italienne », ce n'est pas celui de Monica Bellucci ou de Sophia Loren. Non ! Il s'agit d'un moment dans la répétition d'une pièce où les comédiens disent leur texte appris par c?ur rapidement, sans jouer. Pour voir s'ils le maîtrisent bien.C'est donc à une répétition sur la scène du théâtre de l'?uvre que nous convient la metteuse en scène Sophie Lecarpentier et sa troupe. Une création collective autour de « l'Épreuve » de Marivaux.Nous ne sommes pas là pour les regarder en coulisse, mais au contraire pour participer à une création théâtrale. Et, d'emblée, les spectateurs sont mis dans l'ambiance lorsque les comédiens font connaissance. D'autant qu'apparaissent très vite les petites vanités, les faiblesses ou la forfanterie des uns et des autres, qui cachent souvent le trac.propositions de jeuAvec la lecture du texte, qui dévoile chaque personnage, tombent les premières interrogations, les premières hésitations. Mais le metteur en scène prend la chose en main, parle de sens, de sous-texte. Parfois, on fait semblant de comprendre. Panique à bord.Il est temps pour les comédiens de faire des propositions de jeu. Et eux-mêmes tombent dans le piège de l'introspection un peu pédante. Au théâtre, on vit et vibre toujours dans l'esprit de la dramaturgie allemande léguée par Brecht sous le regard de Marx. On voit du social et du politique un peu partout. Le côté jubilatoire de ce spectacle vient du regard que la troupe pose sur son métier, dans lequel il y a autant de tendresse que de critique. Comédiens et metteur en scène en connaissent tous les tics. Ils s'en moquent, s'en amusent. Ainsi, la pièce naît dans sa fragilité, sa vérité, entourée de maladresses, d'hésitations, de fulgurances. C'est drôle, d'une grâce élégiaque. Un vrai bonheur le temps d'un soupir. Amoureux, bien sûr.Jean-Louis Pinte « Le jour de l'italienne », Théâtre de L'?uvre. Tél. : 01.44.53.88.88. Jusqu'au 8 septembre.

latribune.fr

25 Août 2009, 1:42

Partager :