Renforcer d'abord les fonds ? propres

Avec plus de 8,8 milliards d'euros levés au premier semestre 2008 (soit plus du triple qu'à la même période l'année précédente), le capital-investissement est en fonds. Une bonne nouvelle pour les entreprises alors que l'accès au crédit se fait de plus en plus difficile. « Les entreprises vont avoir besoin de plus de fonds propres, ce qui va entraîner une activité supplémentaire au niveau du capital-investissement sur les PME, et peut-être aussi un abaissement des prix d'entrée », explique Patrick Lissague, d'UFG Private Equity.D'après une étude réalisée par l'Afic (Association française des investisseurs en capital) et le cabinet Grant Thornton, dont les résultats ont été publiés début octobre, 930 entreprises ont été soutenues grâce au capital-investissement au premier semestre 2008, dont plus de 80 % d'entreprises de moins de 250 salariés et réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros. Ce qui représente une hausse de 18 % par rapport au premier semestre 2007. « Avec plus de 5 milliards d'euros investis dans plus de 900 entreprises au cours du premier semestre 2008, cette étude démontre notre volonté d'accompagner la croissance d'un nombre toujours plus important de PME-PMI, en particulier dans un contexte de durcissement des conditions de crédit », souligne Pierre de Fouquet, président de l'Afic.opportunités Reste que tous les modes de capital-investissement ne sont pas logés à la même enseigne. Si le capital-risque témoigne d'une activité soutenue, le capital-développement est le segment qui connaît la plus forte hausse tant en nombre d'entreprises (423 entreprises accompagnées au premier semestre 2008, contre 271 à la même période l'année précédente) qu'en montants investis (240 contre 227). Le capital-transmission et le LBO connaissent un recul significatif en valeur, lié à la réduction sensible, en nombre et en montant, des grosses transactions. « Le capital-développement va retrouver son rôle et prendre la place qu'il mérite dans le métier, prévoit Patrick Lissague. Ce qui ne sera pas simple : les entreprises dans lesquelles les fonds ont investi vont souffrir, comme les autres, et vont devoir être renforcées en utilisant ces ressources pour tirer des opportunités de la crise. Les sociétés qui vont faire appel au capital-développement vont devoir démontrer qu'on peut leur faire confiance, et ce sera sans doute difficile. »« La crise que nous vivons va aboutir non pas à plus de réglementation, mais à des besoins de gouvernance plus forts, déclare Philippe Leroy, PDG de Détroyat Associés. Je crois que les compartiments d'investissement et la nature des interventions vont être plus segmentés. Devant les difficultés de recours au crédit, les entreprises généreront leurs capacités de financement, ce qui va renforcer leurs besoins en fonds propres. D'où le recours au capital-investissement pour compléter des tours de table et répondre aux besoins. » De quoi redistribuer une partie des fonds de capital-investissement, plutôt orientés vers des entreprises technologiques, sur des secteurs jusqu'ici négligés.
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