Jeu de chaises musicales au gouvernement

Ce ne sera sans doute pas mercredi, mais « plus tard », selon Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, qui était hier l'invité de Canal Plus. Mais le « mini-remaniement », rendu nécessaire par le départ de Xavier Bertrand pour l'UMP, aura bien lieu avant le 20 janvier, selon des sources gouvernementales. Nicolas Sarkozy en a expliqué la philosophie aux journalistes qui l'ont accompagné la semaine dernière dans sa tournée proche-orientale. « Les Français ont besoin de stabilit頻, a dit le chef de l'État pour justifier les simples « ajustements techniques » opérés dans l'équipe dirigée par François Fillon. Le remaniement d'ampleur, ce sera pour plus tard, vraisemblablement après les élections européennes de juin, qui s'annoncent à hauts risques pour l'UMP. « On ne répond pas à une crise économique par une initiative politique », a insisté Nicolas Sarkozy, qui tient avant tout à resserrer les rangs et à réaffirmer son autorité sur la majorité après les tourments législatifs de la fin décembre sur le travail du dimanche et l'audiovisuel.Le « bon choix » Xavier Bertrand, qui a fait le « bon choix », selon le chef de l'État, laissera son portefeuille du Travail à Brice Hortefeux, le fidèle entre les fidèles de Nicolas Sarkozy, qui quittera le ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale sur un bilan plus que satisfaisant à ses yeux : 29.796 étrangers sans papiers reconduits hors des frontières françaises en 2008, selon « Le Journal du Dimanche », soit près de 2.000 de plus que l'objectif fixé par l'Élysée. Brice Hortefeux devrait être remplacé dans ce ministère controversé par l'ex-socialiste Éric Besson, au grand désespoir de ses anciens camarades du PS. « Besson est dans une logique, il va jusqu'au bout, il l'assume. C'est le traître heureux. Laissons-le à son bonheur », a dit hier François Hollande. Car Éric Besson, qui a rallié le camp sarkozyste en pleine campagne présidentielle, devrait aussi intégrer l'UMP à la fin du mois, avec son Club des progressistes fort de ses 2.000 membres. L'ancien secrétaire national du PS pourrait même devenir secrétaire général adjoint de l'UMP. L'une des inconnues du remaniement demeure le sort de son secrétariat d'État à la Prospective et à l'Économie numérique. Il pourrait être supprimé et ses attributions réparties, ou bien changer de titulaire. Les noms de deux fidèles de Nicolas Sarkozy sont cités, Frédéric Lefebvre et Christian Estrosi.Ce remaniement précédera donc de quelques jours la réorganisation de l'UMP, qui sera dévoilée lors d'un conseil national, en présence de Nicolas Sarkozy, le samedi 24 janvier. Le but du chef de l'État est de remobiliser le parti majoritaire à l'approche des échéances électorales. Nicolas Sarkozy, qui poursuivra cette semaine sa tournée de v?ux « décentralisés », compte bien rester au centre du jeu. Il l'a dit aux parlementaires, il préfère être un « omniprésident » qu'un « roi fainéant ». Au risque de concentrer sur lui les attaques de l'opposition. Le socialiste Arnaud Montebourg a dénoncé hier une dérive « césariste » du chef de l'État, qui organise une « concentration dangereuse des pouvoirs ».
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