Xavier Darcos a beau dire à qui veut l'entendre qu'il les pilote, les réflexions sur la réforme du lycée ont commencé sans lui. Depuis le report de sa réforme de la classe de seconde, deux missions parallèles ont été engagées.Tout d'abord, Richard Descoings a été chargé par Nicolas Sarkozy « d'organiser le débat ». Le médiatique directeur de Sciences po Paris a fait valider sa feuille de route par le chef de l'État et le ministre de l'Éducation nationale il y a trois semaines (voir « La Tribune » du 22 janvier). Au menu notamment, la visite d'un lycée par département, soit une centaine. Son tour de France a débuté dans la foulée avec la visite du lycée général et technologique André-Maurois d'Elbeuf en Haute-Normandie (un établissement qu'il connaît bien pour avoir signé récemment une convention avec lui dans le cadre de l'ouverture à la mixité sociale de Sciences po Paris). Et se poursuit sur un rythme effréné?: mardi Créteil, Bobigny aujourd'hui, Gap, Nice ou Toulon la semaine prochaine? Son objectif est d'achever ses consultations d'ici à juin, un premier rapport d'étape devant être remis en mai.De son côté, l'Assemblée nationale a lancé le 28 février sa mission d'information, à l'initiative du député UMP Benoist Apparu (également dans le groupe de travail de députés UMP constitué mardi sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs) qui en sera le rapporteur. Présidée par le député PS, Yves Durand, elle se penchera sur « la pertinence des filières entre elles (décalages entre filières générale et technologique, entre S et les autres) et l'impréparation du lycée à l'enseignement supérieur (orientation, organisation des études) », explique Benoist Apparu qui, outre les auditions classiques (inaugurées hier par celle de Xavier Darcos?), compte organiser « des tables rondes dans 5 ou 6 lycées aux sociologies différentes ainsi qu'un sondage quantitatif et qualitatif ». Autre idée, demander aux 577 députés d'organiser une réunion dans un lycée de leur circonscription. Le rapport devrait être rendu fin mai.expérimentationsQuant à Xavier Darcos, il fera lui aussi des déplacements dans les lycées. Les expérimentations évoquées lors du report de la réforme débuteront à la rentrée prochaine après sélection en mars des établissements candidats. Dans l'entourage du ministre, on assure que l'initiative des missions Descoings et Apparu est née rue de Grenelle. La première trouve plutôt sa genèse à l'Élysée. Quant à la seconde, elle n'aurait rencontré qu'un accueil poli au ministère, malgré les accointances de Benoist Apparu avec Xavier Darcos (il a été son chef de cabinet à l'Enseignement scolaire puis à la Coopération). Récemment, le ministre lâchait que l'application de la réforme du lycée à la rentrée 2010 pourrait se faire sans lui. Clarisse Jay

latribune.fr

24 Févr 2009, 1:30

Partager :