Auteur d'une dizaine de romans, lauréat de nombreux prix, éditeur et traducteur de l'italien (Sciascia, Moravia?), Jean-Marie Laclavetine reste un écrivain dont le succès relatif n'a pas modifié son mode de vie. Il refuse d'habiter à Paris et continue d'écrire ce que bon lui semble. « Nous voil࠻, son nouveau livre, est une merveille de divertissement. Étonnamment, c'est au cinéma qu'on pense en le lisant. Entre « la Maman et la Putain » et « le Péril jeune », l'auteur reconstruit le Paris rive gauche des années 1970. De nombreuses références à la contre-culture (à travers la revue « Actuel », le rock progressif, les squats, les brebis du Larzac?) comme des références populaires françaises (Claude François, Coluche) actualisent l'histoire qui se veut la représentation authentique de la jeunesse post-soixante-huitarde, remplie d'espoir à 20 ans, déçue à 30, détruite à 50.anecdotes et souvenirsPaul, le protagoniste, écrivain de fortune, pourrait être Laclavetine, tant les anecdotes semblent être des souvenirs, emplis d'émotion et d'empathie. Les anarchistes contestataires férus de Marx et Mao ? l'innocence mélange les goûts et fausse les opinions ? deviennent de pauvres parents sans avenir, placés là on ne sait pourquoi. Une ellipse nous fait passer des 20 ans de Paul à ceux de son fils.Poignant, plaisant, agréable, ce livre d'une tristesse infinie risque d'émouvoir les quinquagénaires mélancoliques quand on songe à la nostalgie qui occupe chaque page.Pierre Castel« Nous voil࠻, Gallimard, 352 pages, 18,5 euros.

latribune.fr

24 Mars 2009, 1:32

Partager :