HSBC résiste. Malgré la crise, et une provision de 4,3 milliards de dollars passée aux États-Unis, la banque britannique a annoncé lundi, sans dévoiler de chiffres, un bénéfice en hausse au troisième trimestre par rapport à l'an dernier. L'Asie, bien qu'en ralentissement, est venue compenser les difficultés du monde occidental, et HSBC estime que ce continent devrait continuer à bien résister l'année prochaine. La vente du réseau régional français (voir encadré) a également permis à la banque de soutenir ses comptes. L'établissement n'en reste pas moins secoué par ce qu'il appelle « des turbulences sans précédent dans les marchés financiers », alors même que le mois d'octobre n'est pas compté dans les résultats du troisième trimestre. phénomène identique Le problème se concrétise à deux niveaux pour la banque. D'une part, elle a passé une provision de 600 millions de dollars au troisième trimestre sur ses positions dans les marchés de crédit. D'autre part, le ralentissement économique commence à se faire sentir, les ménages américains ayant de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts immobiliers et leurs cartes de crédit. HSBC a cependant bénéficié en partie de la crise, grâce à une hausse de ses dépôts « parce que les clients choisissent des banques plus grosses et plus solides ». Un phénomène identique dans la banque privée, où 15,6 milliards de dollars net ont été reçus au troisième trimestre. Pour l'instant, les clients préfèrent conserver ces liquidités en cash, mais, à terme, HSBC espère pouvoir les convaincre de les employer dans des produits d'épargne.HSBC affiche désormais un ratio de capital « tier 1 » à 8,9 %. Il y a quelques mois, cela faisait partie des plus hauts niveaux. C'est maintenant très inférieur aux autres banques britanniques, qui affichent toutes plus de 11 % après leur recapitalisation forcée ces dernières semaines. « Deux éléments comptent : le niveau de capital et son flot, se défend Stephen Green, le président de la banque. Aujourd'hui, nous générons du capital avec nos activités. » Cela reste vrai même en excluant la vente du réseau régional français.Pour les mois à venir, HSBC estime que l'Asie, avec une croissance 2009 prévue à 7 %, continuera à soutenir sa performance. La banque est en revanche inquiète de la croissance américaine, et en Europe, particulièrement en Grande-Bretagne. Cela fait dire à Michael Geoghean, son directeur général, que les opportunités d'acquisition se situent actuellement dans le monde occidental, et non dans les marchés émergents.Éric Albert, à Londres

latribune.fr

24 Nov 2008, 1:33

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