Free affiche un dynamisme insolent dans le haut débit

Il a Free, il a tout compris », assène la campagne publicitaire du fournisseur d'accès à Internet. Les clients se sont-ils laissé convaincre par ses spots « comico-accrocheurs » ? Toujours est-il que le groupe Iliad, maison mère du numéro deux français de l'ADSL, a réalisé une excellente fin d'année qui tranche avec la morosité ambiante. Son chiffre d'affaires a progressé de 42,8 % au quatrième trimestre, à 473,3 millions d'euros, reflétant notamment l'intégration d'Alice, rachetée à Telecom Italia cet été. À périmètre constant, la seule marque Free a augmenté ses ventes de 14,8 %, à 374,8 millions, sur ce trimestre et recruté 114.000 nouveaux abonnés, nets des résiliations. Au total, Iliad termine l'année avec 4,22 millions d'abonnés, dont 3,38 millions chez Free et 836.000 chez Alice, ce qui situe sa part de marché à près de 26 %. « En un an, nous avons recruté 1,3 million d'abonnés, c'est important à la lumière de nos projets dans la fibre optique », souligne le directeur financier, Thomas Reynaud.services à valeur ajoutéePourtant, si le marché du haut débit reste dynamique, sa croissance tend à se ralentir, alors que plus de 16 millions de Français sont abonnés à l'ADSL. Free a-t-il gagné des parts de marché sur ses principaux concurrents, Orange et sa Livebox, SFR et sa Neufbox ? Difficile à dire en l'absence des chiffres de ces derniers, qui ne seront dévoilés que début mars. SFR a fait état de « ventes exceptionnelles à Noël dans l'ADSL » après un passage à vide au cours des trimestres précédents, au début de l'intégration de Neuf Cegetel. Alice a perdu 14.000 abonnés en fin d'année, ce que Thomas Reynaud qualifie de « churn [résiliation, Ndlr] naturel » après un changement de propriétaire.Toutefois, la solide croissance de Free ne vient pas que des nouveaux abonnés à sa Freebox offrant téléphone, télévision et Internet pour 29,99 euros par mois. Le revenu moyen par abonné de Free a atteint un niveau record, à 36,9 euros (hors taxe) au quatrième trimestre, témoignant du succès des services à valeur ajoutée : chaînes payantes, vidéo à la demande, etc., des dépenses que les familles auraient tendance à arbitrer au détriment des sorties au cinéma par exemple, en temps de crise. Désormais, ces services à valeur ajoutée génèrent 25 % du chiffre d'affaires de Free. Le fournisseur d'accès à Internet va continuer à élargir son offre : en attendant l'ouverture du marché des paris en ligne, la société a conclu un partenariat avec Chiligaming, spécialisé dans le poker, afin de voir quelle offre de jeux en ligne développer à terme. Iliad a également fait grimper la facture moyenne des clients d'Alice, passée de 27 euros à la fin juin, à 32 euros, ce qui devrait aider au redressement de la société.Iliad devrait aussi trouver de la croissance dans le très haut débit en fibre optique, où le groupe prévoit d'accélérer ses investissements, sans préciser, en visant la couverture de 4 millions de foyers en 2012. Surtout, Iliad attend beaucoup de la quatrième licence de téléphonie mobile. Le groupe, acteur « d'un marché de 5 à 6 milliards d'euros dans l'ADSL, passerait à un marché de 28 milliards avec les 22 milliards du mobile, c'est un relais de croissance exceptionnel », fait valoir le directeur financier. nau 4e trimestre, free a recruté 114.000 abonnés, nets de résiliations.
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