Le bulldozer, solution à l'immobilier

Sur Internet circulent depuis quelque temps avec un certain succès des vidéos montrant la destruction aux États-Unis de maisons par des bulldozers. Rien de très original, si ce n'est que ces maisons sont en parfait état. Les sociétés propriétaires justifient ces opérations par la nécessité d'assurer une meilleure sécurité dans les quartiers. Plus prosaïquement, certains observateurs y voient la volonté de redonner des couleurs au marché de l'immobilier outre-Atlantique. On se rappelle que l'une des conséquences de l'éclatement de la bulle immobilière liée à la crise des subprimes a été un bond de l'offre de maisons à vendre et une chute de la demande. Avant la crise, la hausse vertigineuse des prix avait conduit certains acheteurs à acquérir des maisons à un niveau de prix jugé aujourd'hui surévalué. Conséquence, selon une étude citée la semaine dernière par le « Wall Street Journal », près de 22 % des propriétaires actuels, soit 20,4 millions, se trouvent avec une maison dont la valeur est inférieure au montant de leur emprunt. Ce qui n'est pas de nature à les pousser à vendre mais plutôt à attendre des jours meilleurs, surtout que les conditions pour renégocier leur crédit auprès des agences fédérales plafonnent à 105 % de la valeur du bien le montant de l'emprunt. C'est donc un problème prioritaire pour l'administration Obama, car la stabilisation du marché de l'immobilier est l'un des socles de la reprise économique dans le pays. Aussi détruire l'excès d'offre de maisons apparaît, du moins théoriquement, comme une solution. L'immobilier inoccupé peut même se traduire par des prix négatifs, car il faut en effet assurer le coût de l'entretien, des assurances, du gardiennage? Certains observateurs y trouvent même d'autres vertus. L'éclatement de la bulle de l'immobilier s'est en effet traduit par le ralentissement de l'activité du BTP et une hausse du chômage. Or détruire nécessite du personnel. Après tout, faire et défaire, n'est-ce pas toujours travailler ?Par Robert Jules, journaliste à « La Tribune »
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