En Algérie, les patrons menacent de délocaliser

Afrique du NordLes milieux d'affaires sont en ébullition en Algérie. Les patrons, locaux et étrangers, ne décolèrent pas face aux récentes mesures du gouvernement, contenues dans la loi de finances complémentaires (LFC) pour 2009 entrée en vigueur fin juillet. Parmi les plus impopulaires figure l'interdiction des crédits à la consommation et à l'automobile aux particuliers, ainsi que l'imposition de la lettre de crédit comme unique moyen de paiement des importations.gel de l'activitéLe gouvernement a instauré une nouvelle taxe de 3 % sur les domiciliations bancaires pour toutes les opérations d'import. Il a également interdit aux sociétés détenues à plus de 70 % par des étrangers d'importer, et cela afin de les obliger à ouvrir leur capital à des résidents. Des mesures jugées « dangereuses pour l'économie » par le Forum des chefs d'entreprise (FCE, la plus importante organisation patronale du pays). Qui ne compte pas en rester là. Les patrons évoquent déjà la possibilité de geler l'activité de leurs organisations pour exprimer leur mécontentement. « Les organisations patronales ne servent plus à rien dans ce pays. Le gouvernement prend des décisions importantes sans nous consulter. On ne peut pas continuer à faire de la figuration », affirme le directeur d'un groupe privé. Les patrons menacent ainsi de boycotter la prochaine réunion tripartite prévue en automne avec le gouvernement et la centrale syndicale UGTA et de délocaliser leurs industries en Tunisie et au Maroc. « Nous avons un problème de gouvernance économique », déplore un membre du FCE.Particulièrement affectées par les mesures du gouvernement, les filiales locales de Société Généralecute; Générale et BNP, qui ont développé les crédits à la consommation et le crédit auto, ont décidé de suspendre leurs plans de développement en Algérie. « Les ouvertures d'agences et les recrutements sont gelés », affirme un responsable à Société Généralecute; Générale Algérie. Le gouvernement n'a pas encore donné d'explications sur les nouvelles mesures, qui visent officiellement à réduire la facture de l'importation (40 milliards de dollars en 2008). Des informations non confirmées font état de l'annulation dès la rentrée sociale de certaines dispositions de la LFC, notamment celle relative à la lettre de crédit comme unique mode de paiement des importations. n
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