à Pékin, frémissement de l'activité

Jusqu'à présent, le gouvernement se déclarait confiant dans la reprise économique de la Chine. Mais dans son discours de clôture de la session de l'Assemblée nationale populaire, hier, le Premier ministre, Wen Jiabao, s'est montré plus circonspect quant à l'objectif d'une croissance de 8 % en 2009 (6,8 % au dernier trimestre 2008).Depuis l'annonce par Pékin du plan de relance en novembre (585 milliards de dollars sur deux ans), les autorités locales et centrales n'ont pas eu le temps de débourser la totalité des dépenses prévues. Et il est encore prématuré de conclure sur le niveau d'efficacité des mesures prises ou de celles envisagées. Hier, Wen Jiabao a promis la mise en route dès cette année du pont qui doit relier Hong Kong à Macao, un projet de plusieurs milliards de dollars longtemps resté dans les cartons. De son côté Shanghai a annoncé la construction de trois autoroutes.De fait, un frémissement de l'activité nationale est perceptible. En février, le crédit a vivement progressé, la masse monétaire ayant fait un bond de 20,5 % par rapport à la même période un an auparavant. Et les investissements en capital fixe ont surpris par leur dynamisme (+ 25,6 % en janvier et février). Mais les fondements d'un espoir de retournement dès le deuxième semestre 2009 sont encore ténus. En janvier et février la production industrielle est tombée à 3,8 % (en rythme annuel) contre 5,7 % en décembre. Parallèlement, les exportations se sont effondrées (? 25,6 % en février par rapport au même mois de l'année précédente). Les ventes de détail n'ont crû que de 15,2 % sur les deux premiers mois de l'année contre 19 % en décembre. Un bémol toutefois : cette évolution serait plus liée à la décélération des prix qu'à un tassement de la consommation. D'ailleurs Pékin vient encore d'accorder 731 dollars d'aide aux paysans pour qu'ils achètent des véhicules.Hier, tout en réfutant les « rumeurs » sur un nouveau plan de relance, Wen Jiabao a admis qu'il disposait de « munitions » pour réagir à une dégradation de la situation, sachant que le plan de novembre est souvent critiqué pour être une reprise de projets déjà prévus. « À tout moment, nous pouvons présenter des politiques de stimulation de l'économie », a-t-il conclu.Laurent Chemineau
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