Budget  : les charges de la dette menacent d'exploser d'ici à 2012

En présentant les grandes lignes du collectif budgétaire dont l'examen débutera la semaine prochaine à l'Assemblée, le gouvernement n'avait pas fait mystère de l'alourdissement annoncé de l'endettement public. Selon les prévisions, la dette représentera 73,9 % du PIB à la fin de cette année, soit plus de 1.430 milliards d'euros. Encore plus pessimiste, la banque USBC qui dans une étude publiée hier table sur une dette publique à 75,2 % du PIB à la fin 2009. Le gouvernement prévoit que, jusqu'en 2011, le poids de la dette dans la richesse nationale va continuer à s'accroître, le reflux n'étant attendu qu'en 2012. à cette date, la part de la dette PIB devrait se situer à 78,1 % du PIB. La progression du ratio d'endettement a pour corollaire un accroissement du poids des charges d'intérêt de la dette. Dans son rapport sur le projet de loi de finances rectificative, le rapporteur général du Budget, l'UMP Gilles Carrez, pointe le risque qu'en « 2012, la charge de la dette publique serait supérieure d'environ 14 milliards d'euros à celle versée en 2007 », soit grosso modo, 53 milliards d'euros. Et encore, cette estimation est fondée sur l'hypothèse que les administrations publiques continueront à acquitter sur leur dette un taux de 4,4 % (moyenne des taux apparents constatés de 2002 à 2007). suspense sur les impôtsEn cas de remontée des taux d'intérêt, l'aggravation des charges d'intérêt de la dette pourrait encore être plus prononcée. L'accroissement du poids des charges de la dette aura pour conséquence de restreindre encore un peu plus les marges de man?uvre budgétaires. Les charges de la dette comme les celles des pensions ayant leur dynamique propre, le gouvernement sera donc contraint de couper plus dans les autres dépenses ou/et d'augmenter les impôts pour se redonner des moyens d'actions. Dans son rapport, Gilles Carrez considère que «le niveau élevé des prélèvements obligatoires devrait conduire à ce que l'essentiel de l'effort porte sur une maîtrise accrue des dépenses publiques ». Une manière d'écarter une hausse future des impôts que d'aucuns jugent pourtant inévitable à moyen terme.
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